Programme du Nouveau Front populaire, Ciotti rétabli: ce qu'il faut retenir de cette folle journée politique

À chaque journée ses nouveaux rebondissements. Cinq jours après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron à la suite de la large victoire du Rassemblement national aux européennes, les cartes sont rebattues.

Tandis que la droite se déchire sur la position à avoir sur le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen, la gauche se met en ordre de marche et se présente comme la seule alternative face à l'extrême droite. Retour sur les actualités politiques de cette nouvelle journée de campagne des élections législatives.

• Le Nouveau Front populaire dévoile son programme

Les Écologistes, La France insoumise, le Parti communiste français et le Parti socialiste ont dévoilé lors d'une conférence de presse commune le programme de l'alliance de gauche aux législatives.

Un programme qui se décline en "20 mesures de rupture", lors des "15 premiers jours", pour "répondre aux urgences qui abîment la vie et la confiance du peuple français". Parmi celles-ci figurent notamment la fixation du Smic et de la retraite minimum à 1600 euros net par mois, le rétablissement de l'impôt sur la fortune ou encore l'abrogation de la réforme des retraites et de l'assurance chômage.

"Emmanuel Macron n'aura pas de majorité", a assuré Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes-EELV. "Aujourd'hui c'est soit eux, l'extrême droite, soit nous, et ça doit être nous et ça va être nous."

Selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, l'alliance des partis de gauche recueille 28% d'intentions de vote pour le premier tour des législatives contre 18% pour la majorité présidentielle. Le Rassemblement national est pour l'heure donné favori du scrutin avec 31% des intentions de vote.

• L'exclusion d'Éric Ciotti invalidée par la justice

Alors que le bureau politique des Républicains s'est à nouveau réuni ce vendredi matin pour valider l'exclusion de leur président Éric Ciotti, la justice s'est prononcée en faveur de ce dernier.

La décision, rendue ce vendredi soir par la juridiction des référés du tribunal judiciaire de Paris, ordonne la suspension des effets des deux décisions d'exclusion prononcées à l'encontre du président des Républicains les 12 et 14 juin à condition que la défense d'Éric Ciotti saisisse dans les huit jours la juridiction sur le fond du dossier.

Peu après l'annonce de cette décision, Éric Ciotti a salué "une évidence", faisant savoir qu'il "n'avait pas de doutes, tellement ce qui a été fait était grossier".

"On ne peut pas faire n’importe quoi, on ne peut pas faire du bricolage, poursuit-il. 'Maintenant, place à la campagne et à cette alliance des droites que j’ai voulue pour que demain, nous battions l’extrême gauche."

• Un ex-ministre de Macron rejoint l'alliance de la gauche

Après la présentation du programme, le Nouveau Front populaire dévoile progressivement ses candidats pour les législatives. Parmi eux se trouve une sacrée prise: Aurélien Rousseau. Un nom peu connu des Français mais qui fait très mal pour l'exécutif, et pour cause: il a été ministre de la Santé entre juillet et décembre 2023 sous la présidence d'Emmanuel Macron.

"Fort de mes valeurs, républicaines, universalistes, pour le progrès et l’émancipation, je m’engage dans la dynamique de rassemblement de la gauche Front populaire, seule capable de faire barrage à l’extrême droite", a écrit l'ancien ministre sur X.

Aurélien Rousseau avait quitté le gouvernement d'Élisabeth Borne après l'adoption du projet de loi sur l'immigration auquel il était opposé.

Interrogé sur cette candidature lors de son déplacement en Italie à l'occasion du sommet du G7, Emmanuel Macron a ironisé sur l'arrivée de son ancien ministre au Nouveau Front populaire.

"Cela montre son incohérence", a ironisé le président de la République, "mais je ne vais pas commenter les choix des uns et des autres ici."

• Squeezie prend position contre le RN, Bardella lui répond

D'habitude silencieux sur les sujets politiques, il a pris la parole. Le deuxième youtubeur France Squeezie s'est engagé publiquement sur les réseaux contre le Rassemblement national et Jordan Bardella.

"Je pense que s'opposer fermement à une idéologie extrême qui prône la haine et la discrimination va au-delà d'une quelconque prise de position politique," a-t-il lancé sur son compte Instagram. Une lettre ouverte très partagée et qui a reçu plus d'un million de "J'aime" ce vendredi soir.

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Jordan Bardella a d'ailleurs rapidement répliqué à la prise de position de Squeezie, publiant sur les réseaux sociaux une "lettre ouverte" sur le même format que celle du youtubeur.

Le président du Rassemblement national a notamment reproché à "des multimillionnaires répondant à la très noble profession d'influenceur" de s'engager "contre des millions de Français, en copiant-collant les argumentaires (...) de la France insoumise".

Article original publié sur BFMTV.com