"Oui, il y a du rejet du président de la République" : Édouard Philippe donne les raisons du vote RN aux européennes

L'ancien Premier ministre Édouard Philippe était l'invité de BFMTV-RMC ce lundi 17 juin. "Oui, il y a du rejet du gouvernement" et du "président de la République", dans le score du RN lors des élections européennes du 9 juin.

"Oui, il y a un rejet du gouvernement", dans la victoire de la liste Rassemblement national (RN), portée par Jordan Bardella, aux européennes du 9 juin. Le constat est sans appel et dressé par Édouard Philippe ce lundi 17 juin sur BFMTV et RMC. Pour l'ancien Premier ministre, "les électeurs ont le droit" de voter pour Jordan Bardella, mais plusieurs autres déterminants sont à l'œuvre.

"Oui, il y a de la colère. Oui, il y a de la conviction. Oui, il y a du rejet du président de la République? Oui, il y a du rejet du gouvernement", explique-t-il.

Sans "quantifier" chacune de ces causes dans les 31,4% de la liste RN, le maire du Havre constate à froid: "Oui, il y a une forme de 'après tout, on a pas essayé'. Bien sûr qu'il y a tout ça". Après un septennat d'Emmanuel Macron, le président du parti Horizons veut rester optimiste: "est-ce qu'il faut s'arrêter à cela?"

"Ma conviction est que quand vous êtes un responsable politique, un maire, un premier ministre, vous apprenez très vite, et si vous ne l'apprenez pas vous êtes un danger public", assure-t-il.

"Quand vous avez toujours été dans l'opposition, vous pensez que si vous souhaitez quelque chose, et que vous le dites, ça va forcément arriver", adresse l'ancien locataire de Matignon, aux électeurs de Marine le Pen: non, le bulletin RN ne va pas résoudre tous leurs problèmes."Entre ce que vous souhaitez et ce qui est possible il y a une énorme marge", défend-il.

"Quand vous avez exercé des responsabilités, vous savez qu'entre le réel, le souhaitable, et le possible, il y a des marges, c'est la vie".

Avant de faire son mea culpa. "Vous savez que quand vous prenez des décisions, quand vous en prenez beaucoup, parfois vous vous trompez, parfois vous ne faites pas les choses comme il aurait fallu les faire", explique-t-il. Après 23 ans de vie politique, une certitude pour Édouard Philippe. "Le seul avantage de l'expérience c'est de savoir ça".

Article original publié sur BFMTV.com