Débat législatives sur TF1 : qui est Manuel Bompard, qui représente le Nouveau Front Populaire face à Gabriel Attal et Jordan Bardella ?

L'ancien député insoumis, coordinateur de la France insoumise, est un proche de Jean-Luc Mélenchon. Il est le moins connu des trois débatteurs.

Manuel Bompard représentera le Nouveau Front Populaire lors du débat sur TF1, mardi 25 juin (Photo by Ludovic MARIN / AFP)
Manuel Bompard représentera le Nouveau Front Populaire lors du débat sur TF1, mardi 25 juin (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Preuve de sa faible popularité comparé à ses deux adversaires du soir, la popularité de Manuel Bompard n'est jamais testée par les instituts de sondage. Dans son dernier baromètre sur les meilleurs opposants à gauche, Ipsos lui préfère par exemple Carole Delga, Olivier Faure, Fabien Roussel, Raphaël Glucksmann ou encore Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, ses adversaires politiques de ce mardi soir sur TF1, Jordan Bardella et Gabriel Attal, font partie des personnalités politiques préférées des Français.

Un débat qui est l'occasion pour le coordinateur de LFI de sortir de l'ombre de Jean-Luc Mélenchon, alors même que ses deux adversaires du soir réclament la présence de l'ancien candidat à la présidentielle plutôt que elle de son fidèle lieutenant.

Car Manuel Bompard a longtemps grandi, politiquement, dans les pas de Jean-Luc Mélenchon. À 38 ans, celui qui est qualifié de "porte-parole" de Jean-Luc Mélenchon par Gabriel Attal connaît tout de l'arrière-cuisine du Front de Gauche puis de La France Insoumise.

Son engagement politique naît avec les mobilisations contre le CPE de Dominique de Villepin en 2006, le Contrat Première embauche contre lequel les mobilisations font finalement plier l'exécutif, ainsi que lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, l'année précédente.

Une époque où il ne se retrouve "ni dans le PS ni dans les partis à la gauche du PS car ils n’avaient aucune stratégie et chance d’accéder au pouvoir", explique-t-il à la Provence. Un "insoumis" dont il affirme avoir déjà le tempérament à l'école, "révolté contre les injustices", il se qualifie de "bon élève mais un peu rebelle".

Devenu docteur en mathématiques appliquées, il s'engage en politique en 2009 au sein du parti de gauche, dont il devient l'année suivante secrétaire national. C'est là qu'il rencontre Jean-Luc Mélenchon, dont il devient membre de l’équipe "événements" pour la campagne présidentielle de 2012, puis directeur de sa campagne pour les européennes de 2014, où il est candidat dans la circonscription Sud-Ouest.

En 2015, il se présente aux départementales de Haute-Garonne où son binôme avec une candidate EELV arrive en troisième position au premier tour. En parallèle, il continue de suivre Jean-Luc Mélenchon avec la création de La France Insoumise, dont il est le directeur de campagne dès janvier 2016 en vue de la présidentielle de 2017.

Malgré l'échec de son candidat à la présidentielle, Manuel Bompard est candidat aux législatives qui suivent quelques semaines plus tard. Il échoue là aussi, au second tour, face à une candidate de La République En Marche, en Haute-Garonne.

Deux ans plus tard, Manuel Bompard obtient son premier mandat comme député européen, en 2019, après une campagne marquée par des divisions internes, Manuel Bompard étant à la fois sur la liste et en même temps membre du comité électoral chargé d'évaluer et de choisir les candidatures des militants souhaitant figurer sur cette liste.

Après l'échec de la présidentielle de 2017, Manuel Bompard reprend, cinq ans plus tard, son costume de directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2022, avec toujours le même résultat.

Mais cette fois, lors des élections législatives qui suivent la présidentielle, il est élu, dans les Bouches-du-Rhône où il succède à Jean-Luc Mélenchon, qui ne se représentait pas. Il devient alors député, quittant ainsi son mandat de député européen en raison de la règle de non cumul des mandats.

Depuis décembre 2022, il est coordinateur de La France Insoumise. Une nomination faite sans élection interne, qui fait grincer les dents de certains cadres du parti, Clémentine Autain et François Ruffin dénonçant un "repli" et un "rétrécissement" au sein de leur parti.

"Le repli et le verrouillage ont été assumés de façon brutale", dénonçait l'ex-députée de Seine-Saint-Denis dans un entretien à Libération, reprochant à la direction d’avoir "été choisie par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique".

Des critiques internes une nouvelle fois mises au ban de LFI à l'occasion des investitures pour les législatives puisque Danielle Simonnet, Alexis Corbière, Raquel Garrido ou encore Hendrick Davi, critiques de la direction du parti, n'ont pas bénéficié de l'investiture officielle pour ces élections anticipées, suscitant une nouvelle fois des remous. Une décision peu étonnante de la part de Manuel Bompard, qui déclarait en 2023 aimer "être dur dans le rapport de force. J'en ai marre des guimauves et des serpents".