Antifa, Glucksmann "sioniste"... Manuel Bompard défend des candidats insoumis critiqués

Deux candidats insoumis désignés dans le cadre du Nouveau Front populaire ont été directement pris pour cibles par les opposants de l'alliance de gauche. Aly Diouara et Raphaël Arnault ont été investis par LFI, respectivement dans la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis et dans la première circonscription du Vaucluse. Il leur est reproché leurs activités passées ou l'emploi de termes polémiques. Le coordinateur national de insoumis Manuel Bompard les a défendus ce dimanche 16 juin sur BFMTV.

Aly Diouara, par ailleurs président du mouvement "citoyen" Seine-Saint-Denis au coeur, militant associatif local et investi dans la circonscription de Raquel Garrido, a ainsi qualifié Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux élections européennes, de "sioniste", dans un message datant de mai dernier toujours visible sur son compte X (anciennement Twitter).

Des "caractérisations politiques", pas "religieuses"

Le terme "sioniste" désigne à l'origine les partisans d'un État juif, en l'occurrence Israël, mais a vu son sens originel évoluer depuis plusieurs années, au point que certains l'utilisent pour désigner les soutiens du gouvernement israélien et par la même de la guerre menée à Gaza depuis le 7 octobre. Certains considèrent toutefois que l'antisionisme est une forme d'antisémitisme.

Manuel Bompard a estimé sur BFMTV que c'est le sens de "soutien au gouvernement de M. Netanyahu" qu'Aly Diouara a voulu exprimer, et non une attaque qui pourrait être antisémite. S'il a parfois été plus modéré que LFI dans sa condamnation de l'offensive israélienne à Gaza, Raphaël Glucksmann ne l'a jamais soutenue pour autant.

"Les caractérisations sont des caractérisations politiques. Elles ne dépendent bien évidemment jamais, pour aucun des candidats de La France insoumise, de l'orientation religieuse de telle ou telle personne", a justifié Manuel Bompard.

"Moi je n'aurai pas utilisé cette caractérisation et je ne l'ai pas fait", a toutefois rappelé le député sortant des Bouches-du-Rhône.

"Si vous voulez trouver des candidats qui, durant la période des élections européennes, ont eu des mots durs contre les autres candidats, vous allez en trouver beaucoup", a encore dit Manuel Bompard, appelant à "passer à autre chose" maintenant, même si certains sont allés "trop loin" pendant la campagne.

"Aucune violence" dans les actions de Raphaël Arnault

Quant à Raphaël Arnault, parachuté à Avignon, il est un représentant important du mouvement antifasciste lyonnais, cofondateur et porte-parole du groupe antifa La Jeune Garde, présent dans plusieurs grandes villes de France dont Lyon et Paris. Des activités qui lui ont valu des critiques sur sa violence à l'égard de ses opposants politiques. Selon un article du Figaro, il serait fiché S pour ses activités. Il a par ailleurs évoqué une attaque de la "résistance palestinienne" le 7 octobre sur Israël.

Manuel Bompard a rétorqué sur notre antenne que "sauf erreur de ma part, la fiche S n'est pas une condamnation, la fiche S n'est pas une décision, la fiche S n'est pas une sanction. Il y a des gens qui sont fiché S pour leurs engagements écologistes, syndicalistes. Je trouve ça assez scandaleux d'ailleurs".

"Il n'y a aucune violence dans l'action qui a été celle de La Jeune Garde, qui est un mouvement de résistance contre l'extrême droite", selon Manuel Bompard, qui a assuré qu'il s'agissait d'un mouvement pacifique. De son côté, les militants et porte-paroles de La Jeune Garde assument eux-mêmes d'affronter parfois physiquement des militants d'extrême droite.

Article original publié sur BFMTV.com