"Je ne pensais pas que ça arriverait" : Anne Sinclair confie son émotion et son inquiétude face à la percée du RN

La journaliste Anne Sinclair se dit ce lundi 17 juin sur BFMTV "très en colère" et "très inquiète" après la dissolution de l'Assemblée. Elle rappelle son combat contre l'extrême droite et confie qu'elle "ne pensait pas" voir un jour le RN proche d'obtenir la majorité dans l'hémicycle.

Le choc à la vue des résultats. La journaliste Anne Sinclair confie, ce lundi 17 juin sur BFMTV, avoir vécu avec beaucoup d'émotion le soir du 9 juin, après la large victoire de la liste du Rassemblement national (RN) et l'annonce dans la foulée par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale.

"J'ai pleuré dimanche soir (le 9 juin NDLR), j'ai pleuré quand j'ai vu Marine Le Pen et Jordan Bardella prêts à prendre le pouvoir. Je ne pensais pas que ça arriverait", souffle-t-elle.

"Ma colère est venue de là. On avait le temps de réfléchir, de s'adapter, de voir quelle force politique pouvait naître", dit-elle. Le RN a rassemblé 31,36% des voix exprimées aux élections européennes, soit plus du double de la liste de la majorité présidentielle (14,60%).

Alors qu'elle précise ne donner que "modestement" son avis sur la situation politique actuelle, elle se dit bien consciente de n'avoir "aucun rôle, aucune responsabilité".

"Je ne représente rien, simplement une sensibilité. Toute ma vie j'ai lutté contre le Front national, je ne pouvais pas imaginer que mes petits-enfants et mes enfants aujourd'hui soient face à une France gouvernée par le Front national", dit-elle, se définissant comme "femme engagée qui regarde la vie publique depuis très longtemps".

Désormais, "je suis très en colère et très inquiète", lâche Anne Sinclair.

"Le président de la République a commis un acte que je trouve impardonnable et irresponsable", accuse la journaliste, à propos de la dissolution surprise de l'hémicycle.

"On a la guerre en Europe, on a une élection aux États-Unis très incertaine et peut-être l'élection de Donald Trump qui va laisser l'Europe toute seule, on a les Jeux olympiques dans un mois avec le monde entier, des centaines de milliers de téléspectateurs qui nous regardent", s'inquiète-t-elle.

"Le président de la République qui a dit qu'il ne voulait pas donner les clés au Rassemblement national en 2027 risque de les donner en 2024", avance-t-elle.

Anne Sinclair se dit particulièrement inquiète du score du parti d'extrême droite, un parti "xénophobe" et "fondé par d'anciens collabos (de l'Allemagne nazie lors de la Seconde guerre mondiale NDLR)".

À titre personnel, elle précise qu'elle votera "à gauche", mais pas pour un candidat LFI, accusant le parti d'alimenter "la haine anti-juifs". En cas de second tour entre le RN et un candidat LFI du Nouveau Front populaire, elle assure qu'elle "votera blanc".

Article original publié sur BFMTV.com