Crise chez LR: l'exclusion d'Éric Ciotti de la présidence suspendue par la justice

La justice a tranché. Le recours d'Éric Ciotti qui conteste son exclusion des Républicains après son alliance avec le RN a été examiné ce vendredi 14 juin par le tribunal judiciaire de Paris. Il y a été tranché juridiquement que cette exclusion contredisait le règlement du parti, ce qu'espérait le président déchu des LR.

La décision, rendue par la juridiction des référés du tribunal judiciaire de Paris, ordonne la suspension des effets des deux décisions d'exclusion prononcées à l'encontre d'Éric Ciotti les 12 et 14 juin à condition que la défense d'Éric Ciotti saisisse dans les huit jours la juridiction sur le fond du dossier.

Peu après l'annonce de cette décision, Éric Ciotti a réagi en faisant savoir qu'il "n'avait pas de doutes, tellement ce qui a été fait était grossier".

"La justice a parlé. Elle a dit le droit. On ne peut pas faire n’importe quoi, on ne peut pas faire du bricolage", a-t-il poursuivi, "maintenant, place à la campagne et à cette alliance des droites que j’ai voulue pour que demain, nous battions l’extrême gauche.

Quelques heures plus tôt dans la matinée, un nouveau bureau politique du mouvement s'était réuni en visioconférence pour "valider" au niveau du parti l'exclusion du chef politique.

"Pas de place pour les traîtres"

L'annonce d'un accord d'Éric Ciotti avec le RN au lendemain de la victoire du camp lepéniste aux européennes déchire la formation depuis une petite semaine.

Le député sortant des Alpes-Maritimes défend l'idée nécessaire de constituer un "bloc patriote" en face d'Emmanuel Macron et du nouveau-né à gauche, l'union du Nouveau Front populaire. Mais pour la quasi-totalité des Républicains, cette alliance passée s'apparente à de la traîtrise.

"Il n'y a pas de place pour les traîtres" s'est insurgée jeudi 13 juin la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

Les électeurs ont "plus que besoin de lignes claires", a estimé François-Xavier Bellamy le désormais président par intérim avec Annie Genevard.

Pour exclure son président, les ténors LR se sont appuyés sur plusieurs articles relatifs aux statuts. Ces derniers précisent que c'est au Conseil national de décider des changements de lignes.

Beaucoup voient à travers cette manœuvre de Ciotti, une manoeuvre politique lui permettant de conserver son siège de député des Alpes-Maritimes. Dans sa circonscription, après l'alliance passée, le RN s'est en effet engagé à ne présenter personne contre lui à sa réélection.

Article original publié sur BFMTV.com