"Cela clarifie les choses" : Damien Abad finalement opposé à une candidate du camp présidentiel aux législatives

Après avoir reçu le soutien de son ex-groupe politique, l'ancien ministre Damien Abad devra finalement faire face à un candidat de la majorité dans l'Ain pour le premier tour des législatives, le 30 juin.

Un ancien ministre lâché par la majorité présidentielle. Damien Abad, l'ancien ministre des Solidarités du gouvernement d'Élisabeth Borne, se présente aux législatives sous bannière "divers droite - sans étiquette".

Alors que celui-ci affirmait avoir le soutien "plein et entier" de la majorité présidentielle, une candidate Renaissance est finalement investie dans la cinquième circonscription de l'Ain, comme l'a repéré Le Progrès.

Ainsi, Nathalie Descours, ancienne élue locale à Miribel et présidente de "Renew 01" briguera ce siège détenu par 2012 par celui qui est actuellement mis en examen pour tentative de viol.

"Cela clarifie les choses, le seul soutien que j’attends c’est celui du territoire et des habitants", a réagi dimanche Dabien Abad auprès du journal local. Il s'y est revendiqué comme "100% libre, 100% Ain", assurant n'avoir demandé "ni soutien d'un parti, ni investiture" auprès de la majorité.

Bernard Rey, le n°2 de Renaissance dans le département, voit dans ce changement de cap un "tripatouillage de cuisine de Matignon qu'il n'approuve pas", sans en dire davantage.

La majorité présidentielle a toutefois choisi de ne pas investir des candidats face à des alliés politiques, y compris lorsqu'ils sont issus d'autres formations politiques. C'est par exemple le cas de l'ancien président de la République, François Hollande, sous pavillon Nouveau Front populaire. Le groupe invoquait dimanche "le respect de [son] ancienne fonction" pour expliquer ce changement de ligne. Malgré tout, ce lundi, Gabriel Attal a assuré que le candidat de la droite avait sa préférence face à l'ex-chef de l'État.

Damien Abad avait été remercié par le gouvernement en juillet 2022, deux mois seulement après sa nomination, alors que ce transfuge des LR était considéré comme une prise de guerre. Une sortie discrète lors d'un remaniement. Au moins trois femmes l'accusent de vol ou d'agression sexuelle. Celui-ci a été mis en examen le 16 mai 2024 pour l'une de ces accusations.

Sa candidature sera également compliquée par la percée du Rassemblement national qui dispose d'un des cinq sièges de députés dans l'Ain et, fort de ses 36,53% des suffrages aux élections européennes, espère en obtenir d'autres.

Article original publié sur BFMTV.com