Éric Ciotti fait vivre une journée “surréaliste” à la droite française

“La crise politique tourne à la farce”, se désole le Financial Times. Mercredi, vingt-quatre heures après avoir proposé une alliance avec le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella, unanimement condamnée par les cadres de LR, le sort d’Éric Ciotti semblait scellé.

Son expulsion devait être votée au cours d’un bureau politique exceptionnel et les cadres s’étaient logiquement donné rendez-vous au siège du parti. Mais ils sous-estimaient la détermination d’Éric Ciotti à vouloir conserver son siège de président.

“Ciotti, 59 ans, élu président du parti lors des primaires il y a deux ans, et convaincu d’avoir le soutien des militants, a contesté la légitimité du bureau politique, convoqué selon lui au mépris du règlement intérieur”, explique La Repubblica.

“Désarroi de la politique française”

À midi, il a donc décidé “verrouiller les imposantes portes bleues du siège et a ordonné à tous les travailleurs de quitter le bâtiment”, invoquant des “risques” et des “menaces”, raconte El País. Trouvant porte close, les ténors de LR, abasourdis, ont été contraints de se réunir quelques heures plus tard “au Musée social de Paris, situé non loin de l’Assemblée nationale”, où ils ont voté à l’unanimité l’exclusion de leur président.

Pour le quotidien madrilène, ce fut incontestablement une journée “bizarre”, marquée par “le chaos” et des scènes aussi “surréalistes” que “rocambolesques” – comme lorsque la secrétaire générale de LR, Annie Genevard, est venue rouvrir le portail du siège, peu après 17 heures, avec un double des clés – pour constater qu’Éric Ciotti avait déserté les lieux.

“Les scènes stupéfiantes observées devant les bureaux verrouillés font écho au désarroi qui s’est emparé de la politique française”, et notamment de la droite traditionnelle, “depuis qu’Emmanuel Macron a convoqué dimanche des élections anticipées pour tenter de contrer la montée de l’extrême droite”, observe The Guardian.

“Batailles juridiques” en perspective ?

Al-Jazeera rappelle que LR – et les partis dont il est l’héritier – a longtemps été un “parti de gouvernement”, portant au pouvoir des présidents comme Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. Mais la formation “est coincée depuis 2017 entre les centristes du président Emmanuel Macron et l’extrême droite”.

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