"Il m'en a parlé deux mois plus tôt": le père d'Emmanuel Macron assure que la dissolution "n'est pas venue des européennes"

Jean-Michel Macron l'assure dans une interview au quotidien l'Est républicain: la décision du président de dissoudre l'Assemblée nationale "n'est pas venue du résultat aux élections européennes".

Le père du président vole à sa rescousse. Presque un mois après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, Jean-Michel Macron, explique ce 3 juillet la décision de son fils dans une interview au quotidien régional l'Est républicain. "Sa décision de dissoudre n'est pas venue du résultat des élections européennes. Il m'en avait déjà parlé deux mois plus tôt", défend son père.

Annoncée le 9 juin, après la débâcle de la majorité, largement battue par le Rassemblement national (RN), la dissolution a dérouté jusqu'aux fidèles d'Emmanuel Macron.

Le 23 juin, une semaine avant le premier tour des européennes, le président assurait déjà dans une lettre aux Français, avoir "pris cette décision en responsabilité, avec beaucoup de gravité, et après une réflexion de plusieurs semaines".

La dissolution a été décidée parce qu'il "estimait en effet que l'Assemblée nationale était devenue ingouvernable", détaille Jean-Michel Macron à l'Est républicain. "Le fonctionnement de notre Assemblée et le désordre des derniers mois ne pouvaient plus durer", assurait encore Macron fils dans son courrier aux Français.

Et si le soir des élections législatives du 7 juillet, le RN parvenait à faire élire une majorité de députés? Et imposait Jordan Bardella comme Premier ministre à Emmanuel Macron?

"Si le RN montre en deux ans qu'il est parfaitement incapable de gouverner, on peut espérer qu’il n’ira pas plus loin, c'est un peu ce que mon fils m'avait dit deux mois avant les élections européennes", raconte le père du président. Une hypothèse encore jamais formulée ouvertement par le président.

Une cohabitation qui ne conduirait toutefois pas à une démission de son fils veut croire Jean-Michel Macron.

À quelques semaines du second tour de l'élection présidentielle 2022, déjà dans l'Est républicain, le père du président expliquait approuver "90% de ce qu’il fait [Emmanuel Macron]". Deux années plus tard, rien de nouveau.

"Je ne pense pas qu’il ait commis de grosses erreurs. Il n’y a pas beaucoup de politiques qui auraient été capables de sortir d’une crise comme celle des Gilets jaunes" veut-il croire

Jean-Michel Macron vit encore à Amiens (Somme), dans la circonscription de François Ruffin, où a grandi Emmanuel Macron. "Deux Amiénois au pouvoir, ce serait amusant mais je n’en suis pas à ce point-là", explique-t-il.

Le député de la Somme assurait avant le premier tour des législatives se sentir "capable" d'être Premier ministre. Mais pas sûr qu'Emmanuel Macron, ex camarade de François Ruffin au lycée, veuille retrouver le turbulent député sortant à Matignon.

Article original publié sur BFMTV.com