Ces rumeurs autour d’un déplacement de Viktor Orban en Russie inquiètent Charles Michel et Donald Tusk
INTERNATIONAL - Des rumeurs qui hérissent les dirigeants européens. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et le Premier ministre polonais Donald Tusk ont fait part de leurs inquiétudes devant des informations de presse évoquant une visite ce vendredi 5 juillet à Moscou du dirigeant hongrois Viktor Orban, qui vient de prendre la présidence de l’UE. Cette fonction lui permet notamment d’élaborer l’agenda et les priorités politiques des six prochains mois.
La Hongrie opte pour le Rubik’s cube comme logo de l’UE, symbole du casse-tête hongrois
« La présidence tournante de l’UE n’a pas de mandat pour engager le dialogue avec la Russie au nom de l’UE », a ainsi écrit ce jeudi sur X Charles Michel. « La position du Conseil européen est claire : la Russie est l’agresseur, l’Ukraine est la victime. Aucune discussion ne peut avoir lieu sans l’Ukraine ».
The EU rotating presidency has no mandate to engage with Russia on behalf of the EU.
The European Council is clear: Russia is the aggressor, Ukraine is the victim. No discussions about Ukraine can take place without Ukraine.— Charles Michel (@CharlesMichel) July 4, 2024
Donald Tusk a lui aussi réagi : « Viktor Orban, les rumeurs sur votre visite à Moscou ne peuvent pas être vraies, n’est-ce pas ? », a-t-il lancé sur le même réseau social.
The rumours about your visit to Moscow cannot be true @PM_ViktorOrban, or can they?
— Donald Tusk (@donaldtusk) July 4, 2024
Des rumeurs et une promesse énigmatique
Selon le site en ligne d’investigation VSquare, spécialiste de l’Europe centrale, et le média RFE/RL, s’appuyant sur des sources anonymes, Viktor Orban est attendu vendredi dans la capitale russe, trois jours après un déplacement surprise à Kiev. Si cela se confirme, il s’agira de la première visite d’un dirigeant européen à Moscou depuis celle du chancelier autrichien Karl Nehammer en avril 2022.
Interrogé par l’AFP dans la matinée, le gouvernement hongrois s’est refusé à tout commentaire mais, en début de semaine, le Premier ministre hongrois avait prévenu de « nouvelles surprenantes à venir depuis des lieux surprenants ».
Resté proche du Kremlin, le responsable nationaliste avait appelé mardi l’Ukraine à un « cessez-le-feu », à rebours des positions européennes. Volodymyr Zelensky lui a proposé de plutôt s’aligner sur les démarches de paix ukrainiennes. Viktor Orban avait remercié le président ukrainien pour « la franchise » de leur conversation et promis de « rapporter » le contenu de ces discussions au Conseil de l’Union européenne « pour que les décisions européennes nécessaires puissent être prises ».
Malgré la guerre en Ukraine, la Hongrie a renforcé ses liens politiques et économiques avec le Kremlin. Viktor Orban avait d’ailleurs rencontré Vladimir Poutine à Pékin en octobre 2023, afin de discuter de coopération énergétique. Le dirigeant hongrois désapprouve les sanctions votées contre la Russie et se démarque aussi par son opposition à toute aide militaire à Kiev, bloquant régulièrement les efforts européens dans ce domaine.
Ce responsable eurosceptique, au pouvoir sans interruption depuis 2010, s’était aussi farouchement opposé à toute discussion d’adhésion à l’UE pour l’Ukraine, jugeant que ce pays n’était pas prêt. Il avait finalement accepté de quitter la table du sommet des Vingt-Sept en décembre dernier, le temps que les 26 autres dirigeants décident d’ouvrir les négociations.
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