Laurent Gnaedig, candidat RN aux législatives 2024, défend Jean-Marie Le Pen pour cette sortie antisémite

Les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz « point de détail de l’histoire » de la Seconde guerre mondiale, « n’étaient pas une remarque antisémite », a estimé ce candidat RN.
Les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz « point de détail de l’histoire » de la Seconde guerre mondiale, « n’étaient pas une remarque antisémite », a estimé ce candidat RN.

POLITIQUE - Les propos de Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du Front national, sur les chambres à gaz « point de détail de l’histoire » de la Seconde guerre mondiale, « n’étaient pas une remarque antisémite », a estimé mercredi 3 juillet un candidat RN aux législatives lors d’un débat sur BFM Alsace.

Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui âgé de 96 ans, « m’a inspiré dans ma jeunesse », a déclaré Laurent Gnaedig, qualifié pour le deuxième tour des législatives dans la 1re circonscription du Haut-Rhin où il affronte la députée macroniste sortante et ancienne ministre Brigitte Klinkert.

Lors de ce débat, l’écologiste Sandra Regol, qui se représente dans la 1re circonscription du Bas-Rhin, lui demande alors si « ’le détail de l’histoire’ l’a » également « inspiré », une référence aux propos tenus par Jean-Marie Le Pen le 13 septembre 1987 sur RTL, qu’il a ensuite réitérés à plusieurs reprises et pour lesquels il a été condamné définitivement par la justice en 2018.

« Non pas du tout », lui répond Laurent Gnaedig. « C’était une grave erreur de communication et surtout de compréhension du camp adverse ». « Je ne pense pas que c’était une remarque antisémite (...) je ne pense pas du tout », a ajouté le candidat 54 ans.

« C’était un très mauvais choix, le mot ’détail’ était inadmissible », s’est-il encore justifié, alors que le journaliste lui faisait remarquer que Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du FN en 1972 avec Pierre Bousquet (ancien Waffen SS de la division Charlemagne), avait été condamné pour ces propos. « Moi, j’ai encore des doutes actuellement », a poursuivi Laurent Gnaedig, professeur d’anglais et conseiller régional RN du Grand Est.

Rétropédalage, Marine Le Pen prend ses distances

Dans un communiqué diffusé dans la soirée, le candidat a toutefois présenté ses « sincères excuses à la suite » de ces propos, expliquant qu’il n’a « jamais été question pour (lui) de remettre en cause l’horreur de la Shoah »« Je comprends que certains aient pu être blessés par cette déclaration maladroite et veux leur présenter mes excuses les plus sincères », a-t-il insisté dans son communiqué. « La direction du RN m’a fait part d’une condamnation sans réserve et m’a informé d’une convocation devant la Commission nationale des conflits du mouvement. Je me plierai à sa décision et regrette ma déclaration », a-t-il ajouté.

Invitée de BFMTV ce jeudi, l’ex-présidente du parti et fille de Jean-Marie Le Pen a pris ses distances avec la déclaration du candidat. « Il sait très bien que ce n’est pas ce que pense le mouvement » et « s’il nous l’avait dit, nous ne l’aurions pas investi », assure Marine Le Pen.

Une quarantaine de profils investis par le parti d’extrême droite ont été épinglés dans la presse. Marine Le Pen a dénoncé dans certains cas des propos « inadmissibles » et promis des sanctions. Mais elle a aussi pris la défense d’autres, comme de la candidate RN en Mayenne qui a usé du pire argument face à une question sur le racisme et la xénophobie attribués à son parti. Des « maladresses » de « braves gens qui voient arriver les grands inquisiteurs de la presse » pour Marine Le Pen selon qui « objectivement, ce n’est pas une preuve de racisme. »

En novembre 2023, le président du Rassemblement national Jordan Bardella avait lui aussi estimé que Jean-MarieLe Penn n’était « pas antisémite », avant de revenir sur ses déclarations. Pour rappel, Jean-MarieLe Pen a été condamné plusieurs fois pour ses déclarations publiques.

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