Législatives 2024 : à Bonneuil, des militants RN et une candidate accusés d’une agression devant une école

Deux mères de famille et des agentes de la ville ont été prises à partie par des « colleurs d’affiches » du Rassemblement national.

POLITIQUE - Énième exemple de dérapage dans les rangs du RN. Durant cette campagne des élections législatives, un certain nombre de candidats du Rassemblement national ont été écartés par le parti d’extrême droite pour leurs comportements ou propos problématiques. Ce vendredi 5 juillet, c’est une candidate RN et ses « colleurs d’affiches » qui sont pointés du doigt à Bonneuil-sur-Marne.

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Le maire de cette commune du Val-de-Marne a dénoncé, dans un communiqué publié jeudi soir, la violente agression de « deux femmes et leurs enfants à la sortie d’une école ». Il rapporte d’ailleurs des propos choquants tenus par ces individus en s’adressant aux deux mamans. « On va faire du nettoyage… De toute manière, tout ça, c’est fini, c’est le FN qui passe », ont déclaré les agresseurs présumés, comme le relate le maire PCF Denis Öztorun.

Selon son récit, c’est à la sortie de l’école Aimé et Eugénie Cotton, jeudi, que « cinq individus », identifiés comme des « colleurs d’affiches » du RN s’en sont pris à plusieurs enfants avant de « molester et agresser verbalement » deux mères de famille choquées par leur comportement au point de vouloir retirer une affiche qu’il venait de coller.

« La voiture du groupe d’individus a […] fait demi-tour s’arrêtant sur le passage piéton de l’école. Trois sont sortis du véhicule dont un équipé d’une matraque télescopique, deux qui se sont mis à filmer », raconte l’édile. C’est là que les paroles choquantes évoquées plus tôt auraient été prononcées. La candidate du RN, Anne-Gaëlle Sabourin, « s’est aussi adressée aux agentes de la ville pour leur dire qu’elles allaient perdre leur job et qu’elles étaient là à rien faire ». Avant de s’en prendre à son tour aux deux mamans visées plus tôt.

La candidate du parti lepéniste leur a lâché qu’elles « seraient condamnées à une amende pour avoir décollé une affiche » du RN. Visiblement exaspéré, le maire de Bonneuil ajoute : « Cela ne suffisait pas, les individus ont fait un nouveau passage en voiture devant l’école, cagoulés cette fois-ci ».

Cette violente altercation, de surcroît devant une école, a également été dénoncée sur X par le candidat du NFP dans cette circonscription, Lyes Louffok. Celui qui est arrivé en tête des suffrages au premier tour a dénoncé les actions de son adversaire du RN et « ses sbires », tout comme la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

« Voilà le vrai visage de l’extrême droite », a-t-il dénoncé face à ce nouvel exemple de candidats pour le moins sulfureux au sein des rangs du RN. Un message qu’a partagé dans les mêmes termes le maire de Bonneuil, après avoir donné des nouvelles des agents et des deux mères de famille, encore « choquées et apeurées ».

Denis Öztorun ajoute que les deux mamans « porteront plainte » ce vendredi matin. Une plainte que la municipalité compte d’ailleurs « accompagner ». « Les instances préfectorales et la police nationale ont été prévenues et suivent l’affaire de très près », précise encore le maire dans le communiqué. Avant de partager un ultime message d’apaisement face aux agissements de l’« extrême droite fasciste ».

À trois jours du second tour des législatives, le ministre de l’Intérieur a de son côté recensé sur BFMTV « 51 candidats, suppléants, ou militants agressés physiquement » durant cette campagne. Il n’a en revanche pas évoqué les agressions (mêmes verbales) venues de candidats ou de militants, comme ce fut visiblement le cas à Bonneuil.

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