Législatives 2024: comment le NFP va se décider sur la personnalité à proposer comme Premier ministre

Les membres du Nouveau Front populaire appellent Emmanuel Macron à nommer une personnalité issue de ses rangs en tant que Premier ministre. Son identité et la manière dont elle sera désignée n'ont, néanmoins, pas encore été définies.

Si le bloc de gauche est la première force politique à l'Assemblée nationale, il va devoir maintenant se mettre d'accord. Premier chantier: trouver un nom pour Matignon. Après le second tour des élections législatives anticipées, le Nouveau Front populaire envoie 182 élus à l'Assemblée nationale, selon la dernière projection Elabe pour BFMTV, RMC et La Tribune dimanche, devant Ensemble (163 sièges) et le Rassemblement national (143).

L'identité de la personnalité capable de former un gouvernement, et la manière dont elle sera désignée n'ont, néanmoins, pas encore été définies. Et quand bien même les mouvements de gauche se mettent rapidement d'accord, rien n'impose au chef de l'Etat d'appeler cette personne.

Marine Tondelier, invitée de BFMTV, a mis l'accent sur le "travail en équipe" qui prévaut selon elle au sein du Nouveau Front populaire. "Les décisions se prendront entre nous de manière calme, apaisée et déterminée. Jusqu'à présent ça s'est toujours fait au consensus", a expliqué la cheffe de file des Écologistes, avant d'affirmer que des "forces de rappel" ont permis de ramener à la raison celles et ceux qui ont eu "la tentation de faire autrement".

Et de préciser: "Je compte beaucoup sur ces forces de rappel, parce que les Français nous regardent. Celles et ceux qui auront la tentation de faire les petites courses de petits chevaux ou de décider seuls, la force de rappel va être assez vive. Mais j'ai confiance en tout le monde."

Sandrine Rousseau partage également cette vision de la prise de décision horizontale au sein du Nouveau Front populaire. Sur BFMTV, la députée de la 9e circonscription de Paris a appelé à "une réunion de tous les députés du Nouveau Front populaire pour décider, en lien avec les chefs de parti" du nom du Premier ministre que l'union de la gauche soumettra au chef de l'État.

"Ce sera démocratique. Nous avons fonctionné grâce à nos complémentarités, grâce à notre cohésion, donc nous continuerons comme cela pour pouvoir désigner et proposer au président de la République un nom", a-t-elle ajouté.

Mathilde Panot et Clémentine Autain ont aussi affirmé, sur notre antenne, que le futur locataire de Matignon devrait venir des rangs du NFP. "Il y a eu une mobilisation civique exceptionnelle dans cette élection, qui implique un nouvel échec de la macronie et de tourner la page du monde de malheurs d'Emmanuel Macron, avec Gabriel Attal qui n'a plus la légitimité de rester à Matignon", a estimé la première.

Avant d'ajouter: "Quant à savoir qui c'est exactement il faudra attendre, nous faisons par étape."

La députée européenne Manon Aubry, de son côté, a avancé qu'il existe "des chances que le Premier ministre soit issu des rangs de La France insoumise", étant donné que le parti "constitue le groupe majoritaire au sein de l'union de la gauche" en termes de sièges: 76, selon les estimations d'Elabe, contre 65 pour le PS, 34 pour EELV et 9 pour le PCF.

"Mais j'ai à cœur de maintenir l'unité du Nouveau Front populaire et j'ai à cœur que la nomination soit consensuelle en son sein pour appliquer en tout hypothèse notre programme", a-t-elle néanmoins précisé.

Pendant la campagne, le nom de Jean-Luc Mélenchon a régulièrement été évoqué pour incarner un possible Premier ministre. Celui-ci a expliqué ne pas l'exclure, mais souhaite que le choix revienne aux différents partis de la coalition. Dans le camp du NFP, des voix comme celles de François Ruffin, élu dans la Somme, s'était opposé à cette hypothèse.

Avec la démission de Gabriel Attal, qu'il présentera "demain matin" à Emmanuel Macron, les tractations autour de l'identité du candidat de la gauche pour devenir Premier ministre vont s'intensifier dans les heures à venir.

Article original publié sur BFMTV.com