Jean-Luc Mélenchon juge que François Ruffin "se met en danger" en prenant ses distances avec LFI

Le leader insoumise répond à François Ruffin qui l'a qualifié de "boulet", entérinant ainsi sa rupture avec LFI.

"Il y a une règle de météo politique: quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes." La formule est signée Jean-Luc Mélenchon, invité de TF1 ce jeudi 4 juillet. Dans son viseur: François Ruffin. La rupture entre les deux hommes ne faisait plus de doutes, mais ce dernier l'a entériné quelques heures plus tôt, qualifiant de "boulet" et d'"obstacle au vote" le leader insoumis.

Tout en précisant qu'il ne siégerait pas dans le groupe de LFI, en cas de réélection dans la Somme, où il se trouve en ballotage défavorable face à l'extrême droite, avant le second tour des législatives prévu ce dimanche 7 juillet.

"Dix-neuf personnes insoumises ont été élues dès le premier tour, alors il y a pire boulet que celui-là", lui a rétorqué le triple candidat à la présidentielle, jugeant que le Picard se "met en danger et a tort".

Avant de le qualifier de "girouette", Jean-Luc Mélenchon a souligné que "la semaine dernière ce dernier distribuait un tract où il était dans sa cuisine" avec lui. "Donc une semaine pro Mélenchon, une semaine contre", en a-t-il conclu.

Pour autant, la distance entre les deux hommes ne date pas d'hier. D'ailleurs, celui qui disait en 2022 vouloir se "soc-démiser" ne s'en est pas caché sur RTL jeudi, déclarant: "Mes désaccords avec Jean-Luc Mélenchon sont connus, ils sont profonds: sur la démocratie, sur le bruit et la fureur plutôt que la force tranquille."

Ils se jouent également sur la stratégie électorale à mener, François Ruffin considérant que les insoumis ne parlent plus suffisamment aux électeurs des campagnes populaires où le vote pour l'extrême droite, à l'image de sa circonscription, est important.

Sa rupture avec le tribun de 72 ans, le créateur du journal Fakir l'a en partie acté au début des élections législatives anticipées, lorsque des insoumis critiques de la direction, comme Raquel Garrido ou Alexis Corbière, n'ont pas été réinvestis.

"C'est une farce. Une mauvaise farce. Il faut la prendre comme telle. En tirer des conséquences politiques et humaines. Ne pas se mentir ou se raconter d’histoires: on ne peut pas, pour le pays, prétendre à l'harmonie sur Terre et à la démocratie, et pour le parti, régner par la peur et la brutalité", a-t-il écrit sur X le 15 juin dernier.

Le divorce se fait également sur fonds d'élection présidentielle alors que François Ruffin se prépare à une possible candidature. De l'autre côté, son aîné, s'il répète son souhait d'être "remplacé" n'a pas toujours pas fermé la porte et cultive l'ambiguïté sur ce sujet. "Je fais partie des hypothèses, tout le monde le sait", soulignait-il encore le 17 mars sur France 3.

Article original publié sur BFMTV.com