La déroute aux européennes et la dissolution n’affectent pas la popularité de Macron - EXCLUSIF

Emmanuel Macron lors de sa conférence au G7 jeudi 13 juin (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron lors de sa conférence au G7 jeudi 13 juin (illustration)

POLITIQUE - Ça ne chute pas. Mais la cote de popularité d’Emmanuel Macron ne remonte pas pour autant. Selon le baromètre YouGov pour Le HuffPost dévoilé ce vendredi 14 juin, seulement 24 % des sondés affirment avoir un jugement positif de son action. Un score identique à celui du mois dernier, et qui montre que le crash de sa candidate aux élections européennes tout comme la dissolution qu’il a engagée dans la foulée n’ont pas eu un impact négatif sur sa (faible) popularité.

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À l’inverse, cette manœuvre politique visant à reprendre la main sur l’agenda ne lui a pas non plus permis de reprendre des couleurs. Aucun gain d’image donc, dans un contexte où il n’y a plus que les sympathisants de Renaissance qui continuent majoritairement d’avoir une perception positive du chef de l’État. Ils sont 82 % à approuver l’action du locataire de l’Élysée. Un chiffre qui s’effondre à 38 % chez les sympathisants LR, 18 % chez ceux de la gauche et à 9 % chez les soutiens du Rassemblement national.

Attal chute de deux points

Victime collatérale de la dissolution prononcée par Emmanuel Macron, Gabriel Attal voit lui sa popularité perdre deux points sur le mois. Invisible au lendemain du coup de poker tenté par le chef de l’État, le Premier ministre, qui était très investi durant la campagne, n’a pas tiré bénéfice de l’exposition dont il a fait l’objet pour défendre Valérie Hayer. Il faut dire que, au-delà de son débat sans le moindre effet face à Jordan Bardella, le Premier ministre a largement été critiqué pour avoir interrompu l’interview de sa candidate.

Un geste perçu comme sexiste par une large partie du spectre politique, même si la tête de liste macroniste a elle-même réfuté cette lecture. Comme nous l’écrivions le mois précédent, la trajectoire des opinions négatives à l’égard de Gabriel Attal a de quoi l’inquiéter. Au moment de sa nomination, seulement 36 % des Français avaient une image négative de son action. En six mois, la part des sceptiques a augmenté de plus de 20 points (à 59 %), soit une moyenne de plus de quatre points par mois, comme le montre la courbe en rouge pâle dans graphe ci-dessus (PM-).

Le pouvoir d’achat, priorité numéro 1 (et de loin)

À noter que ces chiffres sont sans doute les derniers pour Gabriel Attal, qui n’est pas du tout certain de conserver son poste de Premier ministre à l’issue des élections législatives anticipées, lesquelles devraient déboucher sur une nouvelle donne politique obligeant le chef de l’État à choisir un nouveau chef de gouvernement.

Dans cette campagne justement, la question du pouvoir d’achat mérite d’être centrale. Pour 27 % des Français, c’est le principal sujet de préoccupation ; un chiffre qui grimpe à 38 % si l’on ajoute l’enjeu social des retraites. Pour comparer, l’immigration n’est un sujet que pour 14 % des sondés et l’insécurité pour seulement 10 %.

Cette enquête a été réalisée sur 1 012 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 10 au 13 juin 2024.

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