Législatives 2024 : le RN lâche (encore) une mesure qu’il défendait en 2022

Jordan Bardella sur le plateau de TF1 jeudi 20 juin (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP Jordan Bardella sur le plateau de TF1 jeudi 20 juin (illustration)

POLITIQUE - Après la TVA sur les produits de première nécessité, le port du voile dans l’espace public, l’abrogation de la réforme des retraites, la sortie du commandement intégré de l’Otan, ou l’alliance militare avec la Russie, le RN abandonne (encore) une mesure en vue des élections législatives.

Ce dimanche 23 juin, le député sortant et cadre du Rassemblement national Sébastien Chenu, a admis que « l’abattage sans étourdissement » pour produire de la viande halal ou casher resterait autorisé en cas d’arrivée du RN au pouvoir lors des prochaines législatives. « On va réunir les cultes pour savoir s’ils sont prêts à faire des efforts. S’ils ne le sont pas, il y aura une exception », a déclaré l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale au micro de Radio J.

Un changement d’optique pour le RN, dont la cheffe de file Marine Le Pen a par le passé pris position contre l’abattage rituel sans étourdissement. C’est la deuxième fois qu’un membre du Front national ou Rassemblement national est invité sur cette antenne, a fait savoir la radio communautaire juive, après Louis Aliot en octobre 2022.

Statuer sur la kippa ? « Après la présidentielle »

« Chacun pourra continuer à manger cacher si c’est son souhait », a soutenu Sébastien Chenu évoquant « la possibilité d’importation (de viande issue d’abattage rituel sans étourdissement) et la possibilité de continuer dans un cadre religieux cet abattage sans étourdissement ». Confirmant que cet abattage pourrait se faire « en France », il a ajouté qu’une procédure « d’étiquetage et de traçabilité » serait mise en place. « On saura quelle bête est abattue, selon quel rituel, c’est normal », a-t-il argué.

Interrogé sur le port de la kippa dans l’espace public, que l’extrême droite souhaitait par le passé interdire au même titre que celui du voile, Sébastien Chenu a renvoyé le débat à plus tard, estimant que la priorité était de lutter « face à l’idéologie islamiste ».

« Une fois qu’on aura, je l’espère, fait reculer le salafisme en France, le frérisme en France, et bien on verra où on en est du port du voile, du port de la kippa dans l’espace public », a-t-il ajouté. « Mais c’est pour après les présidentielles », a-t-il précisé.

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