Législatives: Jordan Bardella estime que "la macronie" a "probablement été un phénomène de mode"

Le président du Rassemblement national, désigné par son camp pour devenir Premier ministre en cas de victoire aux élections législatives, estime que la France assiste à "la dislocation de la macronie" depuis les résultats des européennes le 9 juin.

Jordan Bardella veut acter la fin de l'ère politique ouverte en 2017 avec l'élection d'Emmanuel Macron. Dans un entretien au Journal du Dimanche paru ce samedi 22 juin, le président du Rassemblement national et aspirant au poste de Premier ministre a expliqué avoir vu une ambiance de fin de règne dans la dissolution de l'Assemblée nationale et les récentes déclarations critiques de ténors de la majorité.

Depuis la publication des résultats des élections européennes, "nous assistons à la dislocation de la macronie, qui a probablement été un phénomène de mode", a-t-il fustigé.

"Edouard Philippe l'accuse d’avoir 'tué' la majorité présidentielle et Bruno Le Maire a qualifié les conseillers du président de 'cloportes'", rappelle-t-il, estimant qu'"on ne peut pas unir les Français quand on n’est pas capable d'unir son propre camp".

L'ancien Premier ministre et le ministre de l'Économie ont, à l'instar d'autres cadres de la majorité, en effet eu des mots durs à l'encontre d'Emmanuel Macron et de son cercle proche, au sein d'un camp présidentiel fragilisé et à la peine dans les sondages, largement distancé par le RN et le Nouveau Front populaire.

En actant la fin prématurée de la main-mise du président de la République sur son mandat, Jordan Bardella rejoint des déclarations prononcées plus tôt ce samedi par François Hollande, qui a affirmé "sans hostilité" que "le macronisme, c'est terminé", "si tant est que ça ait déjà existé". "Le temps est à la recomposition", a encore estimé celui qui est désormais candidat PS aux législatives investi en Corrèze dans le cadre de l'alliance à gauche.

Pour le président du RN, cette recomposition va aboutir à ce que les électeurs donnent une majorité de députés d'extrême droite l'Assemblée nationale. Il a toutefois renouvelé sa mise en garde: il n'accepterait une nomination à Matignon qu'en cas de majorité absolue (au moins 289 députés), s'estimant incertain de pouvoir "changer la situation de manière durable" si cette majorité est seulement relative.

Il affirme toutefois qu'il se "prépare" à une arrivé au pouvoir. "J'ai déjà mon gouvernement en tête et certaines des personnalités concernées ont été avisées", indique-t-il, expliquant vouloir une équipe incarnée par "quelques ministres importants, soutenus par des secrétaires d’État et des ministres délégués de mission".

Article original publié sur BFMTV.com