Législatives 2024 : sur l’antisémitisme, le Nouveau front populaire répond à « l’odieuse campagne de diffamation »

Le logo du Nouveau Front populaire photographié à la Maison de la Chimie le 14 juin.
JULIEN DE ROSA / AFP Le logo du Nouveau Front populaire photographié à la Maison de la Chimie le 14 juin.

POLITIQUE - L’air de la campagne électorale devient irrespirable. Ce dimanche 23 juin, à sept jours du premier tour des législatives, les représentants des principales forces du Nouveau front populaire, Olivier Faure, Marine Tondelier, Manuel Bompard et Fabien Roussel ont diffusé un communiqué dénonçant l’antisémitisme. Et ce à l’occasion du rassemblement organisé ce même jour en soutien de la fillette victime d’un viol à caractère antisémite.

« Ce crime témoigne de la résurgence inquiétante des actes antisémites dans notre société, et de la culture du viol qui gangrène les comportements masculins dès le plus jeune âge », déplorent les signataires. Ils condamnent « avec la plus grande fermeté ceux qui utilisent nos compatriotes juifs comme boucs émissaires de tous les maux de la planète ».

Ceci étant dit, les auteurs du communiqué vilipendent au passage le camp présidentiel, accusé d’instrumentaliser l’antisémitisme pour nuire à la coalition de gauche.

La « stratégie électorale cynique » du camp présidentiel

« Nous dénonçons l’odieuse campagne de diffamation menée par une macronie en déroute, préférant salir son opposition que d’assumer une confrontation de nos projets politiques respectifs », écrivent-ils. Et de tacler une « stratégie électorale cynique » qui « dessert la lutte indispensable contre l’antisémitisme » et participe « à la banalisation de l’extrême droite ».

Dans leur riposte, les chefs du Nouveau Front populaire invitent d’ailleurs à regarder du côté du Rassemblement national, dont le président Jordan Bardella « défendait Jean-Marie Le Pen alors que celui-ci a été condamné à de nombreuses reprises pour apologie de crimes de guerre, provocations à la haine et antisémitisme ».

Olivier Faure, Marine Tondelier, Manuel Bompard et Fabien Roussel rappellent par ailleurs que plusieurs candidats RN ont été épinglés pour des propos à caractère antisémite tenus sur les réseaux sociaux et soulignent que leur programme commun a érigé en priorité la lutte contre l’antisémitisme et le racisme. Depuis l’annonce de la création du Nouveau front populaire, la Macronie redouble d’attaques en accusant la coalition de se fourvoyer dans l’antisémitisme. Une critique régulière qui s’appuie notamment sur les sorties hasardeuses ou douteuses de certains membres de la France insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, en lien entre autres avec la défense de la cause palestinienne ces derniers mois.

À noter que Raphaël Glucksmann, dont le parti Place publique compte parmi le Nouveau Front populaire, ne figure pas dans ce communiqué. Et pour cause, l’eurodéputé a publié son propre communiqué présentant une « charte contre l’antisémitisme » et auquel la France insoumise n’est pas associée.

Ce document engage les partis signataires à sanctionner tout candidat ou élu qui tiendrait des propos antisémites ou relativisant l’antisémitisme, à former ses cadres sur le sujet, à agir en faveur de la sécurité des lieux cultuels juifs ou à lancer une commission d’enquête parlementaire sur l’état de l’antisémitisme en France. Deux communiqués qui attestent d’une difficulté, au sein de la coalition de gauche, à parler d’une seule et même voix sur les moyens à mettre en place pour lutter contre la haine des juifs.

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