"Un comportement de lâche et de privilégié": Marine Tondelier dénonce la consigne de vote de Bruno Le Maire

Marine Tondelier a dénoncé ce lundi 1er juillet sur France Inter le "comportement de lâche et de privilégié" de Bruno Le Maire. Interrogé sur une consigne de vote pour le second tour des législatives, le ministre de l'Économie a déclaré qu'il ne "vote pas pour La France insoumise".

Marine Tondelier "atterrée". Sur France Inter ce lundi 1er juillet, la cheffe des Écologistes s'est déclarée "extrêmement en colère" face aux consignes de vote données par Bruno Le Maire pour le second tour des élections législatives, qui a dit "combattre" le RN mais "ne pas voter" pour LFI. Le ministre s'exprimait quelques minutes avant l'écologiste, sur la même antenne.

"J'appelle (...) tous nos électeurs, lorsque nos candidats ne sont pas au second tour, à voter pour un candidat du camp social-démocrate, c'est-à-dire un représentant du Parti socialiste, du Parti communiste ou des Verts", a déclaré le ministre de l'Économie sur France Inter.

"Je combats le Rassemblement national, mais je ne vote pas pour La France insoumise", a-t-il ajouté ce lundi, en raison selon lui des "positions contre la nation française" adoptées par le parti de Jean-Luc Mélenchon.

"Ce que vient de faire Bruno le Maire, c'est un comportement de lâche et de privilégié", a affirmé Marine Tondelier, très émue.

Trois semaines après le séisme des européennes et de la dissolution, le RN est arrivé en tête dimanche du premier tour des législatives avec 33,14% des suffrages au niveau national, un niveau historique - hors second tour de la présidentielle - qui pourrait lui donner une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Arrivent derrière la gauche, réunie sous la bannière du Nouveau Front populaire, avec 27,99% des voix et le camp présidentiel, avec 20,04% des suffrages.

Face à ces résultats, Marine Tondelier a jugé lundi la position de Bruno Le Maire "hors-sol", "lunaire" et "pas à la hauteur de l'Histoire". "Est-ce que le Rassemblement national a la possibilité d'être en majorité absolue à l'Assemblée nationale? La réponse est oui. Est-ce que La France insoumise a la capacité d'être la majorité absolue à l'Assemblée nationale? La réponse est non. Est-ce qu'ils ont la capacité d'avoir un Premier ministre? La réponse est non. Donc il se trompe de problème", a-t-elle estimé.

Avant de lâcher qu'"heureusement que les électeurs de gauche et écologistes sont moins sectaires et moins lâches que ça. Parce que c'est grâce à ça qu'ils ont gagné en 2017, c'est grâce à ça qu'ils ont gagné en 2022". "Ils ont choisi le déshonneur aujourd'hui, ils auront le déshonneur et la défaite", a déclaré la cheffe des Écologistes.

Elle a en revanche "remercié Gabriel Attal, qui a été plus clair que la moyenne de son camp et je pense que c'est une forme de courage, quoi que je pense de sa politique".

Le camp présidentiel a du mal à exprimer une position unique sur le second tour entre ceux qui comme Édouard Philippe ne veulent "ni du RN, ni de LFI" et ceux, comme l'ancien ministre Clément Beaune, qui ont appelé à se désister pour le Nouveau Front populaire, y compris pour un candidat LFI.

Tout plutôt que le "projet funeste" du RN, c'est la ligne défendue par le Premier ministre, Gabriel Attal, qui a lui aussi reconnu que "cela passera par le désistement de (ses) candidats" en "troisième position". Mais seulement pour avantager "un autre candidat qui défend les valeurs de la République", a-t-il ajouté, soulignant que le camp présidentiel constituera "le meilleur choix pour éviter que le RN ne dispose d'une majorité absolue".

Article original publié sur BFMTV.com