Ukraine: les journalistes accusent la présidence Zelensky de museler médias et agences de presse

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a-t-il un problème avec les médias libres et indépendants ? La grogne monte au sein de la communauté des journalistes d’Ukraine, après la nomination d’un officier militaire à la tête de la plus grande agence de presse du pays, avec le risque d’en faire un outil de propagande. Depuis plusieurs mois Ukrinform, une agence de renom fondée en 1918, fait l’objet d’ingérences de la part des conseillers de la présidence, alors que les scandales d’intimidation des journalistes se multiplient.

L’agence Ukrinform, fondée en 1918, en a connu d’autres, survivant à la période soviétique et aux gouvernements corrompus des premières années de l’indépendance ukrainienne. Depuis la révolution de Maïdan en 2014, l’équivalent à Kiev de l’Agence France-Presse, qui emploie environ 300 journalistes, s’étaient affirmé comme un média indépendant de l’État. Ukrinform s’est alors imposé comme une source d’information de référence, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan.

Il y a six mois, un gestionnaire proche de l’entourage de Volodymyr Zelensky y a été nommé directeur. Oleksiï Matsouka a provoqué un conflit avec les journalistes en introduisant une forme de censure, pour mettre en valeur l’action du gouvernement et en interdisant de citer certaines sources, notamment d’opposition.

Mais cette semaine, c’est un militaire qui a été nommé à la tête de Ukrinform. Serguiï Tcherevaty est un spécialiste de la communication officielle. Cela pourrait mettre en péril l’exercice d’un journalisme équilibré.

« Faire pression sur les journalistes est un crime », a abondé une autre députée, Iryna Gerachtchenko.


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