Sarah El Haïry s'excuse après avoir mis sur le même plan des violences homophobes et des dégradations d'abribus

La ministre Sarah El Haïry a présenté ses excuses après avoir mis sur le même plan des violences homophobes commises par des militants d'extrême droite et des dégradations matérielles qu'elle attribue aux militants d'extrême gauche dans le contexte des élections législatives.

"Si j'ai blessé des personnes, je m'excuse", a-t-elle publié sur le réseau social X ce mardi 18 juin 2024. "La lutte pour les droits et contre toutes les discriminations sont au coeur de mon engagement".

Jeudi 13 juin, la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles avait suscité la polémique suite à cette phrase postée sur X : "Je ne souhaite pas que dans trois semaines on puisse 'casser du PD' avec l’extrême droite, ou casser des abris de bus avec l’extrême gauche". Le tweet avait été rapidement supprimé ensuite.

Une tribune après les propos de la ministre

Cette phrase de la ministre fait référence aux élections législatives à venir mais aussi à une récente affaire judiciaire. Le 12 juin, quatre militants d'extrême droite ont été condamnés pour une agression homophobe commise le soir de la victoire du Rassemblement national aux européennes. Selon le journal Libération, l'un deux aurait déclaré en garde à vue : "Vivement dans trois semaines, on pourra casser du PD autant qu’on veut".

La semaine dernière, le tweet de la ministre a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. "'Casser du PD' a la même valeur que casser un abris de bus? Navrant. La Macronie est en naufrage total", a notamment posté Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, via le réseau social X.

Dans une tribune publiée dans Libération ce lundi 17 juin, l'écrivain et professeur Julien Marsay, spécialiste des questions de genre, a répondu à la ministre. "Quand les vitres des Abribus sont brisées, ces brisures sont indolores. Quand les vies des personnes LGBTQI + sont brisées, ces fêlures sont faites de sang et de douleur", a-t-il écrit, avant d'appeler les personnes LGBT à ne voter ni pour le Rassemblement national, ni pour la majorité présidentielle.

C'est à cette tribune que Sarah El Haïry a répondu ce mardi, via une "clarification" et des excuses postées sur le réseau social X. La ministre a toutefois tenu à se défendre. "Ma vie personnelle en témoigne, je ne me suis pas cachée, jamais", a dit Sarah El Haïry, qui était devenue en 2023 la première ministre française à faire un coming-out lesbien publiquement.

"Cette tribune est une blessure. J'aurais aimé entendre votre voix face aux insultes homophobes que je reçois depuis des mois", a-t-elle enfin dénoncé.

Article original publié sur BFMTV.com