Cette France qui vote RN, racontée par la presse étrangère

D’une élection à l’autre. Passé la sidération du résultat des européennes du 9 juin et de ses conséquences immédiates – la victoire sans appel du Rassemblement national, la dissolution de l’Assemblée, l’implosion de la droite et de Reconquête tout aussi soudaine que l’union de la gauche –, voilà que la campagne, express, pour les législatives des 30 juin et 7 juillet commence. Une campagne très largement suivie par la presse internationale, qui tente aujourd’hui de comprendre les raisons du profond bouleversement politique en cours en France.

Depuis dix jours, les correspondants de la presse étrangère ont d’abord tenté d’analyser la décision aussi soudaine qu’inexpliquée d’Emmanuel Macron de convoquer de nouvelles élections (“Un sabordage français”, voir Courrier international du 13 juin). Avant de partir en reportage un peu partout dans les territoires pour mieux mesurer l’ampleur des fractures françaises et ce qui motive, au fond, le vote en faveur de l’extrême droite. C’est ce que nous avons choisi de décrypter dans notre dossier cette semaine.

Quelque chose a profondément changé dans l’électorat du RN, et cela n’a pas échappé à nos confrères de la presse européenne. De la Picardie aux Alpes-Maritimes, en passant par le Nord, le Berry, la Bretagne ou la Haute-Savoie, tous les témoignages convergent. Et si, partout, il est beaucoup question du rejet d’Emmanuel Macron, de déclassement et de “peur de l’étranger”, on comprend à lire les articles rassemblés ici que “le sentiment d’abandon n’est plus le seul moteur du vote RN”, comme l’écrit le Financial Times en citant le maire d’un village de l’Indre “qui se bat pour garder les services et les entreprises sur son territoire”.

Sous l’ère Marine Le Pen, “c’est aussi un vote d’adhésion”. Preuve de cette mutation, décrypte le quotidien libéral, le vote RN progresse parmi les catégories aisées, y compris dans des “endroits historiquement modérés”, comme la préfecture du Cher, Bourges (+ 8 points par rapport à 2019). Au nord de Nice, Aspremont, 2 000 habitants, est une commune riche. Et pourtant, une majorité vote pour l’extrême droite, explique l’hebdomadaire Die Zeit.

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