La rumeur intenable d’un “assaut russe” sur Kharkiv

Pratiquement pas une nuit ne passe sans que l’armée russe n’attaque, avec drones et missiles, la grande ville de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, en échange de quoi les forces ukrainiennes bombardent Belgorod, juste de l’autre côté de la frontière. Et cela depuis le début de la guerre, il y a plus de deux ans, écrit le journal russe en exil Meduza, en publiant des photos – “très dures à regarder”, prévient le titre – des victimes et des destructions dues à ces frappes.

Lors de la dernière attaque de ce genre, dans la nuit du 6 avril, 7 personnes ont trouvé la mort à Kharkiv, poursuit Meduza. Selon l’armée ukrainienne, les frappes ont été menées par 32 drones de fabrication iranienne, dont 28 ont été détruits ; 2 missiles de croisière (Kh-101 et X-555) et 1 missile Kalibr ont également été tirés contre la ville. Oleg Sinegoubov, chef de l’administration régionale de Kharkiv, affirme que ces frappes ont touché en majorité des cibles civiles : des barres d’immeubles d’habitation, une station-service, une dizaine de voitures…

Les frappes sur Kharkiv, prélude à un assaut de grande ampleur de l’armée russe ?.
Les frappes sur Kharkiv, prélude à un assaut de grande ampleur de l’armée russe ?.

Mais depuis plusieurs jours déjà court, des deux côtés du front, la rumeur selon laquelle ces frappes sur la deuxième ville d’Ukraine seraient bien plus que la “routine”, et constitueraient plutôt, comme le souligne le service en langue russe de la BBC, le prélude à une opération d’envergure de l’armée russe visant à prendre le pouvoir sur la ville.

“Kharkiv leur sera fatal”

La rumeur a pris une telle ampleur du côté ukrainien que, le 26 mars, l’édile de Kharkiv, Igor Terekhov, s’est longuement exprimé sur les ondes du service en langue ukrainienne de Radio Free Europe/Radio liberty, en appelant médias et hommes politiques à ne pas “envenimer la situation” avec des déclarations intempestives. Il a également nié la rumeur, régulièrement alimentée par les médias russes, d’un début d’évacuation des habitants de la ville. “On évacue des gens des environs de la ville, là où ont lieu de violents combats, mais cela ne concerne pas Kharkiv”, a-t-il précisé.

Sur le fond, Igor Terekhov n’a pas nié que l’objectif des Russes était de conquérir Kharkiv – comme d’ailleurs l’ensemble de l’Ukraine. “Ce n’est pas ce que veulent les Russes qui est important, a-t-il poursuivi, mais la façon dont nous allons leur répondre. C’est pour cela que nous soutenons notre armée afin que, ensemble, nous puissions repousser leurs attaques, d’où qu’elles viennent”, a-t-il conclu.

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