À Perpignan, Le Pen accuse Hayer de plagiat avec cette formule : « une victoire idéologique supplémentaire »
POLITIQUE - Le choix des mots. En meeting à Perpignan, aux côtés de Jordan Bardella, Marine Le Pen s’est amusée de voir la candidate du camp présidentiel aux européennes reprendre une de ses formules concernant le « juste-échange » à la place du « libre-échange. »
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Dénonçant la concurrence déloyale à laquelle sont soumis les producteurs français, la triple candidate à la présidentielle a effectivement moqué « madame Hayer » qui, « sans doute en panne d’inspiration », a repris ce terme de juste-échange développé il y a « plusieurs années » par sa propre formation. C’était à la mi-avril, lors d’un débat entre les têtes de liste.
« C’est bien, c’est une victoire idéologique supplémentaire pour notre famille politique. Mais nous savons tous que ce ne sont que des mots, pour la mise en place il va falloir attendre que nous soyons au pouvoir », a lancé Marine Le Pen face à ses militants. Et d’ajouter : « Ils n’arrêtent pas de dire que nous n’avons pas de projet, mais à chaque fois qu’ils sont en manque d’inspiration c’est dans notre panier qu’ils viennent chercher les quelques idées qu’ils osent développer. »
« Nous devons les congédier »
Une façon, pour la cheffe de file du parti d’extrême droite à l’Assemblée, de se mettre dans les habits d’une précurseure, copiée par ses adversaires. Le tout, en continuant son opération « normalisation », ici sur les idées.
Dans ce contexte, Marine Le Pen a appelé ses troupes à infliger au président de la République Emmanuel Macron « la plus cinglante sanction électorale » possible le 9 juin prochain. « Nous devons les contrer, nous devons les sanctionner, nous devons les congédier », a-t-elle lancé à la tribune, dans un discours qui précédait celui de Jordan Bardella.
Pour l’heure et à 39 jours du scrutin, la liste du Rassemblement national distance largement celle de la majorité macroniste emmenée par Valérie Hayer : 32 % des intentions de vote contre 17 %, selon une enquête Ipsos parue lundi.
Devant quelque 2000 militants réunis dans la plus grande ville dirigée par son parti, Marine Le Pen a également appelé ses troupes à ne pas « céder au terrorisme intellectuel » au sujet de l’Union européenne. « Nous avons raison d’être critiques. Nous avons raison de vouloir autre chose pour l’Europe et pour la France et pour nous-mêmes », a-t-elle plaidé, assumant de vouloir « dire non » sur certains thèmes, comme « la submersion migratoire », « la destruction de notre économie au nom d’une écologie décroissante » ou le « gouvernement technocratique de Bruxelles ou d’ailleurs ».
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