Après la convocation de Mathilde Panot et Rima Hassan, l’inquiétude des militants pro-palestiniens

REPORTAGE - « Nous ne nous tairons pas ! » Ce mardi 30 avril, malgré la pluie qui fait baver les pancartes, ils sont plusieurs centaines de manifestants rassemblées porte de Clichy à Paris avant la convocation de Mathilde Panot et Rima Hassan pour « apologie du terrorisme ».

Apologie du terrorisme : Mathilde Panot et Rima Hassan convoquées, symbole d’une multiplication des procédures

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, élus et militants insoumis, syndicalistes, manifestants pro-palestiniens et anonymes s’y sont donné rendez-vous, inquiets et en colère. « Le prochain ce sera qui ?, s’interroge Ahmed, élu CGT à la RATP, un drapeau palestinien noué autour du cou. Moi ou quelqu’un d’autre tout simplement parce qu’on aurait brandi une banderole et qu’on soutient la Palestine ? ». Même inquiétude pour Françoise, militante LFI : « On n’a plus le droit au débat politique, on n’a plus le droit aux idées
et aux choix politiques
».

« À ceux qui nous convoquent, j’accuse ! », lance Mathilde Panot à la foule depuis une tribune montée pour l’occasion. « Vous dévoyez les moyens de l’antiterrorisme pour faire taire les voix de la paix et criminaliser les militants », s’insurge la cheffe de file des Insoumis à l’Assemblée nationale. Parmi les députés de La France insoumise, les mots sont tout aussi forts. Le député Alexis Corbière évoque au micro du une « judiciarisation du débat politique » quand son collègue Hadrien Clouet accuse le gouvernement de « criminaliser son opinion politique ».

Le communiqué de LFI dans le viseur

Mathilde Panot était entendue ce mardi sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Ce texte avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l’attaque du mouvement islamiste, décrite comme « une offensive armée de forces palestiniennes », et « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens. Rima Hassan, candidate LFI aux européennes était-elle entendue pour d’autres propos.

Après son audition, elle a expliqué que sa convocation était consécutive à une interview accordée en novembre au média Le Crayon. Dans un extrait, maintenant supprimé, on y voit la juriste de 32 ans dire qu’il est « vrai » que le Hamas mène une action légitime. L’intéressée a dénoncé un « extrait coupé » et trompeur de sa réponse et précisé que les enquêteurs avaient pu visualiser l’intégralité de l’entretien. « Le seul résultat logiquement peut être un classement sans suite », a estimé son avocat Vincent Brengarth. Il espère que le parquet prendra une telle décision « le plus rapidement possible ».

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