Benjamin Netanyahu promet qu’Israël entrera dans Rafah, avec ou sans trêve

Des Palestiniens inspectant les dégâts causés sur des bâtiments après un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 avril 2024.
- / AFP Des Palestiniens inspectant les dégâts causés sur des bâtiments après un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 avril 2024.

GAZA - C’est un avertissement sans frais. Benjamin Netanyahu a promis ce mardi 30 avril que son armée entrerait dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu’une trêve soit conclue ou non.

Le Premier ministre israélien a lancé cet avertissement en dépit de la réprobation de nombreuses capitales, à commencer par Washington, et organisations humanitaires qui redoutent des pertes civiles massives en cas d’offensive sur cette ville devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens.

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Antony Blinken, après l’Arabie saoudite et la Jordanie, est lui attendu dans la soirée en Israël, lors de sa septième mission au Proche-Orient pour tenter d’arracher une trêve entre Israël et le Hamas.

Les pays médiateurs attendent pendant ce temps une réponse du Hamas à une proposition de trêve de 40 jours, associée à une libération d’otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le secrétaire d’État américain avait dit lundi « espérer » une réponse favorable du Hamas à une proposition qu’il a qualifiée d’« extraordinairement généreuse de la part d’Israël ». Mais en parallèle à ces espoirs de trêve, Israël affirme maintenir son projet d’offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l’Égypte, où, selon Israël, le Hamas a regroupé quatre bataillons.

« Une réponse écrite » du Hamas attendue

« L’idée que nous allons arrêter la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord (de trêve), afin d’obtenir une victoire totale », a déclaré ce mardi Benjamin Netanyahu à des proches d’otages à Jérusalem. Le Premier ministre israélien affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le mouvement terroriste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et libérer les otages.

Après une réunion lundi au Caire avec des représentants de l’Égypte et du Qatar, deux des pays médiateurs avec les États-Unis, une délégation du Hamas a regagné Doha, afin d’étudier la nouvelle proposition de trêve et devrait donner sa réponse « aussi vite que possible », a déclaré à l’AFP une source proche du mouvement.

Selon le site al-Qahera News, proche du renseignement égyptien, la délégation du Hamas doit revenir au Caire « avec une réponse écrite ». Israël attendra de son côté jusqu’à « mercredi soir » une réponse du Hamas avant de décider s’il enverra ou non une délégation au Caire, a déclaré ce mardi un responsable.

Cette proposition fait suite à des mois de blocage dans les négociations indirectes visant à mettre fin à la guerre, après une trêve d’une semaine, fin novembre, qui avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

Ce mardi, des frappes aériennes ont visé Rafah ainsi que la ville voisine de Khan Younès et la ville de Gaza, dans le nord du territoire. Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 47 personnes ont été tuées en 24 heures à travers la bande de Gaza.

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