"Personne n’avait imaginé que le Président puisse déclencher cette arme atomique" : Caroline Roux partage son analyse des élections législatives

Où étiez-vous ce fameux soir du 9 juin quand, après le résultat des élections européennes, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale ?

Caroline Roux J’étais chez moi, puisque, ce soir-là, je n’étais pas à l’antenne. Lors de ce genre de soirée, qui plus est le dimanche, j’ai toujours un bloc-notes dans les mains et les yeux rivés sur l’ordinateur. Je travaille pour l’émission C dans l’air du lendemain. Je ne regardais donc pas la télévision les doigts de pieds en éventail et la zappette à la main. Quand j’ai appris que le Président allait prendre la parole, je me suis dit qu’il allait se passer quelque chose. J’ai passé deux, trois coups de téléphone, et le mot « dissolution » est arrivé assez tôt dans la conversation, comme une hypothèse. Et puis, dès la confirmation, je me suis dit : « Il va falloir repousser les vacances... » Les élections législatives ayant lieu le 30 juin et le 7 juillet, je ne partirai finalement que le 18 juillet. Mais j’ai envie d’être-là.

Imaginiez-vous que les élections européennes puissent entraîner un tel chaos ?

Je pense que personne n’avait imaginé que le Président puisse déclencher cette arme atomique politique qu’est la dissolution. S’il recherchait l’effet de surprise, on peut considérer qu’il a réussi.

Comment avez-vous vécu cette séquence politique ?

Comme tout le monde, j’ai pris la mesure d’un moment historique, de l’effet de souffle que cela allait engendrer. Nous avons tous ressenti cela, à différents niveaux. La politique est quelque chose d’ultra-puissant, comme le vote. Cela embarque tout un pays dans la même histoire. Depuis ce dimanche 9 juin, partout où je vais, les gens m’interpellent, me demandent comment cela va se passer. Je sens une véritable inquiétude.

Comment parvenez-vous à garder cette neutralité qu’un journaliste doit s’imposer ?

Certains estiment que l’on peut déceler ce que pense un journaliste. Je reçois bon nombre de commentaires de gens qui considèrent que je suis soit trop macroniste, soit trop à droite, soit trop à gauche... Mais je peux vous assurer que je me positionne uniquement sur le contenu, et non sur l’émotion. Je suis méthodique, je scanne l’actualité de façon très précise. À l’antenne, j’ai le souci d’expliquer les faits, plutôt que de monter dans les tours, d’être dans une forme de colère, d’indignation ou de peur. Ce ne sont pas mes registres.

Cette séquence...

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