"Je ne sais pas où il habite" : Valérie Hayer cible une nouvelle fois Raphaël Glucksmann avant les européennes

Dans les derniers sondages, Raphaël Glucksmann se rapproche de plus en plus de la candidate de la majorité. Une progression qui ne laisse pas indifférente Valérie Hayer, qui pointe des "différences majeures" entre leurs deux listes.

Selon les derniers sondages, à quelques jours du scrutin, entre 1 et 2,5 points séparent la candidate du camp présidentiel, Valérie Hayer, de Raphaël Glucksmann, qui porte les couleurs du Parti socialiste et du mouvement Place publique. Invitée de RTL ce mercredi 5 juin, Valérie Hayer entend une nouvelle fois attaquer son concurrent direct.

"Raphaël Glucksmann, je ne sais pas où il habite. Il a soutenu Nicolas Sarzoky en 2007, il a applaudi Emmanuel Macron lorsqu'il a fait le discours de la Sorbonne en 2017, aujourd'hui, le numéro 3 de sa liste est le négociateur de la Nupes en 2022, il a dit qu'il souhaitait rassembler la gauche au lendemain des Européennes jusqu'à la France insoumise", a lancé la candidate Renaissance, concluant :

De son côté, Raphaël Glucksmann s'est défendu à plusieurs reprises d'avoir voté pour Nicolas Sarkozy, une rumeur liée à sa présence, en 2007, lors d'un meeting de l'ancien président. La tête de liste a précisé qu'il était venu à l'époque dans le cadre de l'écriture d'un livre et non comme un soutien.

En mars, au micro de France info, il avait reconnu d'anciennes "convictions philosophiques libérales". "Je pense qu'on peut tout à fait expliquer comment on a pu croire dans les années 2000 à ce monde qui s'ouvrait, à cette globalisation (...) et à quel point ce mythe (...) a conduit à la désindustrialisation, à l’affaiblissement des contrats sociaux dans nos nations et finalement à la catastrophe écologique".

"Vous savez, les gens évoluent", avait-il affirmé.

Aujourd'hui, Raphaël Glucksmann conduit pour la deuxième fois la liste du PS, et de Place Publique, son parti fondé en 2018. Cette liste est par ailleurs largement composée de responsables et d'élus socialistes à l'instar de Pierre Jouvet, ciblée par Valérie Hayer ce mercredi, artisan de l'accord de la Nupes, coalition de partis politiques de la gauche française, lors des élections législatives de 2022.

Pour autant, si Valérie Hayer affirme que l'eurodéputé entend "rassembler la gauche au lendemain des Européennes jusqu'à la France insoumise", Raphaël Glucksmann a assuré sur BFMTV ce dimanche qu'il n'est ni "proche de Renaissance, ni dangereux bolchevique" et a notamment insisté sur sa distance avec les insoumis.

Raphaël Glucksmann dit vouloir proposer "un cap clair" et une ligne "en rupture totale avec ce que fait LFI aujourd'hui". Il dit être soutenu par des électeurs de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, dont certains sont aujourd'hui "pétrifiés par la stratégie du bruit et de la fureur permanente" des insoumis.

"Effectivement, Raphaël Glucksmann vote à 90% la même chose que nous", a à nouveau affirmé Valérie Hayer ce mercredi, mais pointe des "différences majeures". "(Raphaël Glucksmann et François-Xavier Bellamy) n'ont pas été au rendez-vous de l'Histoire: plan de relance, loi climat, loi immigration...", a-t-elle listé.

Sur BFMTV-RMC ce mercredi matin, Raphaël Glucksmann a lui affirmé que les différences entre sa liste et celle du camp présidentiel sont "fondamentales", citant notamment la politique agricole commune ou la transition écologique.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche publié ce samedi soir, Valérie Hayer est créditée à 16% des intentions de vote, voire à 14,5% selon Harris Interactive la veille. Après avoir nettement progressé ces dernières semaines, Raphaël Glucksmann se stabilise désormais entre 13 et 14% des intentions de vote.

Néanmoins, un électeur sur trois déclare encore pouvoir changer d'avis. 12% des électeurs potentiels affirment même qu'ils prendront leur décision la veille ou le jour même.

Article original publié sur BFMTV.com