Guerre Israël-Hamas : des combats acharnés dans la bande de Gaza, le quartier de Choujaïya évacué

L’opération terrestre de l’armée israélienne se poursuit à Rafah, mais pas seulement. Dans un quartier du nord de Gaza, la population civile doit fuir les affrontements.

Pas de répit à travers le territoire palestinien. Les troupes israéliennes poursuivent depuis le 7 mai leur offensive terrestre à Rafah, présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas. Les combats ont toutefois regagné en intensité dans plusieurs autres régions, notamment dans le nord.

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Et ce samedi 29 juin, ce sont des combats acharnés qui opposent désormais l’armée israélienne à des combattants du Hamas dans le nord de la bande de Gaza. Depuis jeudi, l’armée israélienne mène une opération à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville, où se trouvent selon elle des « infrastructures terroristes ».

Et ce samedi, elle a indiqué y avoir éliminé « des dizaines » de combattants en 48 heures, faisant état de « combats rapprochés avec des terroristes ». Dans un communiqué, l’armée de l’État hébreu a ajouté avoir découvert des postes d’observation, des armes, des drones et une rampe de lancement de roquettes près d’écoles et d’entrées de tunnels.

Les branches armées du Hamas et de son allié le Jihad islamique ont indiqué de leur côté qu’elles étaient bel et bien engagées dans des combats avec les forces israéliennes dans ce secteur. Vendredi, la défense civile palestinienne déplorait d’ailleurs de « nombreux morts » et la fuite de « dizaines de milliers de civils », après un appel de l’armée à évacuer le quartier. Dans la nuit et samedi matin, des journalistes de l’AFP ont entendu des explosions, frappes aériennes et tirs provenant du secteur de Choujaïya.

Toujours dans la ville de Gaza, la Défense civile a indiqué que quatre corps et six blessés avaient été dégagés des décombres d’un bâtiment touché par une frappe israélienne dans le secteur d’al-Sedra.

Dans le centre du territoire palestinien, des habitants déblayaient des gravats dans le camp de réfugiés de Maghazi après une frappe nocturne sur une maison qui a touché un centre médical. Plus au sud, cinq corps ont été découverts après un bombardement sur des tentes de déplacés dans le secteur d’al-Mawasi, près de Rafah, selon plusieurs médecins. Tsahal y poursuit des opérations, disant y avoir éliminé de « nombreux terroristes ».

Des témoins ont de leur côté fait état de morts et blessés parmi les déplacés du camp de Shakush, à l’ouest de Rafah, après une nouvelle incursion de l’armée israélienne et des tirs. Une source au centre médical Nasser de Khan Younès a dit avoir reçu quatre cadavres en provenance de l’ouest de Rafah.

Exemple parmi tant d’autres des conditions de vie déplorables dans l’enclave palestinienne depuis la réponse militaire d’Israël, 32 hôpitaux sur les 36 que compte la bande de Gaza ont été endommagés depuis l’attaque du 7 octobre. Et 20 sont maintenant hors-service, selon l’Organisation mondiale de la santé.

À ce sujet, une chargée de mission de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Louise Wateridge, a qualifié de « désastreuses » les conditions de vie dans la bande de Gaza. « C’est vraiment insoutenable », a-t-elle déclaré à la presse à Genève lors d’une liaison vidéo.

Revenue mercredi à Khan Younès, après quatre semaines passées à l’extérieur du territoire palestinien, elle a souligné que pendant ce laps de temps la situation s’était « considérablement détériorée ». « Il n’y a pas d’eau, pas d’assainissement, pas de nourriture. »

Immeubles bombardés réduits à l’état de « squelettes, voire à rien du tout. Tout est en ruines », et pourtant, a-t-elle souligné, « les gens y vivent à nouveau ». Et tout proche, s’accumule un tas de quelque 100 000 tonnes de déchets, entouré de tentes, selon son témoignage.

« La population vit au milieu » de tout cela, sans compter que la hausse des températures aggrave les conditions de vie, a-t-elle déploré. D’après Louise Wateridge, avant la guerre, les unités chargées de l’assainissement évacuaient les ordures des camps de réfugiés vers des sites d’enfouissement. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

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