Législatives 2024: le Front populaire menacé avant son existence ? Roussel et Mélenchon optimistes malgré tout

Roussel et Mélenchon optimistes sur le Front populaire après les menaces d’explosion (photo d’illustration prise le 10 juin à Marseille)
NICOLAS TUCAT / AFP Roussel et Mélenchon optimistes sur le Front populaire après les menaces d’explosion (photo d’illustration prise le 10 juin à Marseille)

POLITIQUE - Le front s’organise. Les négociations pour les législatives du 30 juin entre les différentes formations de gauche du nouveau « Front populaire » semblent quelque peu patiner ce jeudi 13 juin, au quatrième jour de discussions, sur la question du programme et de la répartition des nouvelles circonscriptions.

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Des « petits débats » en passent d’être réglés, selon les mots de Fabien Roussel, devant le siège des écologistes à la mi-journée. « À 6 heures du matin j’étais très très inquiet. À 9 heures, j’étais très très inquiet et il y avait une crainte que nous n’y parvenions pas », a ainsi expliqué le secrétaire national du parti communiste dans le journal de 13 heures sur TF1, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je suis plus optimiste et je me dis que nous devrions pouvoir tenir l’engagement pris en début de semaine. »

Dans la foulée, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi envoyé un message, sur les réseaux sociaux, à la teneur optimiste. Selon le patriarche des insoumis, « tout se met en place » même si « le travail est délicat. » « En quatre jours, la gauche accomplit un exploit. Elle est à la hauteur du moment. Pas d’impatience. Les équipes de négociation font du bon travail », écrit-il ce jeudi en début d’après-midi.

LFI trop gourmand ?

Pour résumer, selon Fabien Roussel et plusieurs sources citées anonymement dans les médias, les discussions achoppent parfois sur la « désignation du meilleur d’entre nous pour battre le candidat RN » dans chaque circonscription. « C’est ça qui fait débat. Depuis 2022, il y a eu du changement dans la vie politique. Nous voulons gagner et nous voulons les meilleurs de nous-même », a-t-il assuré.

Concrètement, écologistes, socialistes, Insoumis et communistes sont tombés d’accord mercredi sur le nombre de circonscriptions allouées à chacun dans le cadre des candidatures uniques : 229 pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour les Écologistes et 50 pour le PCF. Un décompte qui acte un nouveau rapport de force avec des insoumis moins dominateurs que lors de la Nupes.

En revanche, les dissensions perdurent sur les « circonscriptions gagnables. » « Rien n’est débloqué, ça coince sur le rééquilibrage entre le Parti socialiste et La France insoumise », indiquait une source écologiste citée sur l’AFP en fin de matinée, insistant sur la nécessité d’un « rééquilibrage sur les circonscriptions potentiellement gagnantes ».

« Ce n’est pas parce qu’on donne 100 circonscriptions de plus au PS que ce sont les bonnes pour gagner, c’est sur les circonscriptions difficiles que ça joue », précise cette source. Or sur certaines, « les Insoumis ne veulent rien lâcher, même dans celles où ce n’était visiblement pas le bon profil la dernière fois puisqu’ils ne l’ont pas emporté », précise pour sa part un socialiste.

Des points bloquants dans le programme ?

Les choses semblent en revanche se débloquer sur la question du programme, alors que plusieurs médias évoquaient des discussions « suspendues » au cours de la matinée, sur fond de désaccords sur le Proche-Orient. Au point que, selon L’Opinion, le PS a pris ses dispositions pour être en mesure de présenter 577 candidats, au cas où le projet d’alliance imploserait.

« Chacun y a mis du sien pour avoir le programme le plus clair (...) y compris sur la qualification des crimes qui ont été commis le 7 octobre, y compris pour exiger la libération des otages », a relativisé Fabien Roussel devant les journalistes à la mi-journée. Après le 7 octobre, les alliés de La France insoumise au sein de l’ex-alliance Nupes ont reproché à la formation de gauche radicale de ne pas qualifier le Hamas de mouvement « terroriste ».

« Et de la même manière, concernant l’antisémitisme, il est important que nos concitoyens trouvent dans notre engagement les réponses à leurs inquiétudes. Et je vous rassure, ils les trouveront, ces réponses, parce que nous avons réussi à l’écrire et à être très clairs sur ces sujets », a encore promis le patron des communistes.

Signe de la confiance qui règne, malgré tout, parmi les différents négociateurs : la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier a publié un visuel sur les réseaux sociaux en fin d’après-midi dans lequel elle promet « on avance !  » Le temps presse, les candidats ont jusqu’à dimanche pour se déclarer en préfecture.

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