Législatives : Éric Ciotti assure que "chacun sera le bienvenu" pour l'alliance à droite "sans rancoeur"

Le président des Républicains Éric Ciotti, qui a appelé pour une alliance avec le Rassemblement national aux législatives, redit sa volonté de "rassembler" dans son camp. Il assure que "chacun sera le bienvenu quelles que soient les attitudes et positions tenues cette semaine".

Après avoir causé un séisme à droite, Éric Ciotti ne dévie pas de ligne. Le président des Républicains (LR), qui a appelé lundi pour une alliance avec le Rassemblement national (RN), condamne les membres de son parti qui ont "tenté un coup de force" en prononçant son exclusion, suspendue par la justice, de LR, et appelle au "rassemblement", ce dimanche 16 juin dans le JDD.

"Certains ont tenté un coup de force en dehors du droit pour prendre le contrôle du parti, mais la justice a été rendue et je m’en réjouis", salue Éric Ciotti.

Jugeant une nouvelle fois la décision du tribunal administratif d'"évidente", il accuse: "nos statuts avaient été piétinés, en violation de toutes nos règles de fonctionnement démocratiques, mais aussi de la loi". Et de déplorer une perte de "temps précieux" pour la campagne.

"Je souhaite rassembler", soutient désormais Éric Ciotti, après avoir causé un véritable bouleversement au sein de son parti en annonçant vouloir s'allier avec le RN aux législatives.

"Sans aucun sectarisme ni rancoeur, chacun est et sera le bienvenu quelles que soient les attitudes et positions tenues cette semaine", dit-il, alors que plusieurs figures de son parti ont condamné sa prise de position.

"Ma seule ligne rouge sera la compromission avec le macronisme et la gauche", précise-t-il.

Mentionnant un sondage du JDD, selon lequel 54% des sympathisants LR sont favorables à une alliance entre le parti qu'ils soutiennent et le RN, il se dit déterminé et confiant: "malgré la vague de haine que j'ai dû affronter, la majorité me soutient et ce soutien continuera de croître".

Dans ce cadre, Éric Ciotti espère rallier de nouveau certains cadres de son parti qui ont déclaré leurs réticences voire leur opposition à une alliance avec le parti de Jordan Bardella.

"Je tends la main (au président exécutif LR) François-Xavier Bellamy et (au maire LR de Cannes) David Lisnard pour que nous puissions proposer une offre politique claire et forte pour les élections législatives", dit-il, alors que tous deux ont condamné l'alliance entre RN et LR.

Saluant "l'excellente campagne" de François-Xavier Bellamy, Éric Ciotti se dit "convaincu que (leurs) chemins se croiseront à nouveau très prochainement".

"Quand à Laurent Wauquiez, il a du talent, mais il lui manque parfois du courage", tacle-t-il. Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes avait défendu l'impossibilité des Républicains de se joindre au Rassemblement national lors des élections législatives anticipées.

"Ce rassemblement (de la droite) est possible", réitère-t-il. "J'ai personnellement souhaité cette union, constatant l'incapacité de notre famille politique à mener ce combat seule, en raison de la faiblesse dans laquelle elle a été confinée par certains dirigeants", dit-il pointant du doigt explicitement Valérie Pécresse et sa "campagne désastreuse" à la présidentielle en 2022 avec seulement 4,78% des voix recueillies.

À l'inverse, il tisse les louanges du RN. "Ces dernières années, j'ai eu l'occasion de mieux connaître Marine Le Pen et Jordan Bardella. Les caricatures souvent associées à leur image se sont révélées être totalement inappropriées et éloignées de la réalité", assure Éric Ciotti.

"Marine Le Pen a tenu une conduite irréprochable envers nos institutions à l'Assemblée nationale tout en défendant ses idées avec convictions", juge-t-il encore.

Nicolas Sarkozy a critiqué dans le JDD ce dimanche la décision d'Éric Ciotti de rallier le Rassemblement national. L'ancien président et fondateur des Républicains juge cette alliance "d'autant plus inopportune quand la droite républicaine est si faible car il s'agit alors d'une absorption".

"Être le supplétif du RN n'est pas une ambition, mais un constat de renoncement", résume-t-il.

"S'allier au Rassemblement national aujourd'hui consiste à se mettre dans les roues d'un jeune homme de 28 ans qui, s'il réussit, ne vous laissera pas la place, et s'il échoue, vous emportera avec lui", insiste-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com