Russie : une attaque « terroriste » dans le Daghestan vise des églises orthodoxes et une synagogue, ce que l’on sait

INTERNATIONAL - Une semaine qui débute par trois jours de deuil dans le Daghestan. Dans deux villes de cette république située dans le Caucase russe, des hommes armés ont attaqué plusieurs lieux de cultes, dimanche 23 juin. Des églises orthodoxes et au moins une synagogue ont notamment été visées, certaines ont été incendiées.

Ces attaques ont fait au moins 20 morts -dont un prêtre, quatre civils et des policiers- et 46 blessés, selon un dernier bilan ce lundi 24 juin. Les autorités évoquent des actes « terroristes » et une enquête criminelle a été ouverte à ce sujet.

« C’est un jour de tragédie pour le Daghestan et pour tout le pays », a déclaré Sergueï Melikov, gouverneur du Daghestan, dans une vidéo publiée tôt ce lundi 24 juin sur l’application de messagerie Telegram. Trois jours de deuil ont été décrétés dans la région.

• Des attaques dans au moins trois lieux de culte

Les attaques de dimanche ont visé « deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police », selon le Comité antiterroriste russe, cité par l’agence Ria Novosti. Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont ajouté qu’une deuxième synagogue avait aussi été incendiée.

Les attaques menées par des hommes armés et habillés en noir ont eu lieu dans la capitale de la république russe du Daghestan, Makhatchkala, et la ville côtière de Derbent. Le Daghestan est une région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, également proche de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan. Des opérations antiterroristes y sont régulièrement annoncées par les autorités russes.

• Deux synagogues « incendiées »

Les synagogues de Derbent et de Makhatchkala ont été incendiées, selon le président du conseil public des communautés juives de la Fédération de Russie, Boruch Gorin. Des images, reprises par les médias russes, montraient un bâtiment en flammes, présenté comme une synagogue.

Sur d’autres vidéos, on pouvait entendre des coups de feu dans les rues de Makhatchkala, où un important dispositif policier a été déployé. L’authenticité de ces images n’a pas pu être vérifiée par l’AFP dans l’immédiat.

Des individus armés ont également ouvert le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l’un d’eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, a encore précisé le ministère de l’Intérieur local aux agences russes.

• Les motivations de ces attaques ne sont pas encore identifiées

Aucun élément ne permet de connaître les motivations ou les identités des auteurs de ces attaques, qui semblent coordonnées. Le Comité d’enquête russe a indiqué avoir ouvert une investigation criminelle sur des « actes terroristes », sans plus de détails.

Cette série d’attaques intervient trois mois après l’attentat revendiqué par l’État islamique (EI) du Crocus City Hall, une salle de concert de la banlieue de Moscou, qui avait fait plus de 140 morts et ravivé la menace du terrorisme islamiste dans le pays.

Le dirigeant du Daghestan, Sergueï Melikov, a affirmé dimanche soir que « des inconnus avaient essayé de déstabiliser la société ». « Nous savons qui est derrière ces attaques terroristes et quel objectif ils poursuivent », a-t-il ajouté par la suite, sans préciser qui était dans le viseur mais en faisant allusion à la guerre en Ukraine. « Nous devons comprendre que la guerre arrive dans nos maisons aussi. Nous le sentions, mais aujourd’hui nous l’affrontons », a-t-il dit.

Il a ajouté que « la phase active » des opérations à Derbent et Makhachkala « était terminée » et que « six bandits avaient été liquidés ». Les autorités vont tenter de retrouver « tous les membres de ces cellules dormantes qui ont préparé (les attaques) et qui ont été préparés, y compris à l’étranger », a-t-il ajouté.

Le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe et fervent soutien du Kremlin, a assuré que l’« ennemi » cherchait à détruire « la paix inter-religieuse » en Russie. Son but est de « planter les graines de la haine », a-t-il dénoncé, sans nommer de responsables.
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