"Imprévue, improvisée, non réfléchie" : Lionel Jospin dénonce la décision de dissoudre l'Assemblée

L'ancien Premier ministre estime que "pour la première fois dans l’histoire de la République", un parti d’extrême droite peut se retrouver au pouvoir.

Une critique très vivre de la part d'un ancien Premier ministre. Invité de France Inter ce lundi 17 juin, l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin a pointé la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, selon lui "imprévue, improvisée, non réfléchie" et qui "a plongé le pays dans un moment troublé et peut-être même un moment trouble."

Et l'ancien Premier ministre d'étriller dans les grandes largeurs la stratégie du président de la République.

"J'ai lu que le scénario auquel il pensait, c'était que la gauche restant divisée, le Front national (sic) étant une menace, ce serait le centre qui se réunirait et aurait une majorité absolue. Ce qui risque de se produire, c’est plutôt la perte de sa majorité relative", tance-t-il.

Pour l'ancien locataire de Matignon, la dissolution de l'Assemblée nationale rapproche le Rassemblement national du pouvoir. "Il y a un danger. Pour la première fois dans l’histoire de la République, un parti d’extrême droite pourrait diriger la France", prévient-il.

"Jusque-là, ce n’était arrivé que sous la botte de l’étranger nazi en 1940 avec le gouvernement du maréchal Pétain, c’est un moment extrêmement sérieux et imprévisible", pointe encore Lionel Jospin.

Selon un ultime sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, un Français sur trois (32%) dit vouloir une victoire du Rassemblement national à l'occasion du scrutin. Ils sont un sur quatre (26%) à souhaiter une victoire de l'alliance de gauche, le Nouveau Front populaire, et un sur cinq (17%) veut que ce soit Renaissance et la majorité présidentielle qui l'emportent. 25% des interrogés disent ne pas avoir d'avis.

Article original publié sur BFMTV.com