Élections européennes: Lionel Jospin aux côtés de Raphaël Glucksmann pour un tractage à Paris

L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin est venu apporter mercredi 22 mai son soutien à la tête de liste PS-Place publique aux européennes Raphaël Glucksmann, lors d'un tractage en fin de journée dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Raphaël Glucksmann "est l'une des têtes de liste à être le plus légitime dans cette élection aujourd'hui", a jugé l'ancien chef du gouvernement, âgé de 86 ans, lors d'un point presse devant la mairie de l'arrondissement, soulignant qu'il avait déjà voté pour lui aux européennes de 2019.

"Solidité" et "intégrité"

"La deuxième raison pour laquelle je le soutiens avec ferveur, c'est que son cap sur l'Europe est clair", a ajouté cette figure tutélaire de la gauche. "Il sait qu'il ne faut pas défaire aujourd'hui l'Europe alors qu'elle est menacée".

Raphaël Glucksmann, dont la liste créditée de 15% des intentions de vote selon un nouveau sondage publié mercredi talonne celle de la majorité, a de son côté dit sa "fierté" et son "plaisir" de faire campagne avec l'ancien Premier ministre.

"Tout ce que tu incarnes, c'est ce dont on a besoin. C'est la clarté, c'est la fidélité, c'est la solidité et c'est l'intégrité", a-t-il poursuivi.

Les deux hommes, entourés d'une horde de journalistes, ont arpenté les rues en distribuant des tracts, notamment auprès de badauds attablés en terrasse.

"Désolé d'avoir flingué votre apéro", s'est excusé Raphaël Glucksmann auprès d'une tablée perturbée par la présence des médias. "En plus c'est contre-productif, vous allez voter pour une autre liste". "Ah, non pas du tout, moi je vote pour vous", l'a rassuré une des consommatrices.

"La gauche d'avant"

Un peu plus loin, un commerçant lui a expliqué qu'il ne voterait pas pour lui, jugeant qu'il faisait "monter les extrêmes" en accusant La France insoumise d'être responsable de son expulsion lors de la manifestation du 1er mai à Saint-Etienne.

Interrogé pour savoir si Raphaël Glucksmann pouvait être celui qui peut rassembler la gauche après la Nupes, Lionel Jospin a préféré ne pas s'engager. "Nous sommes dans l'élection européenne, c'est ça son champ de vision, c'est sa préoccupation essentielle".

Lionel Jospin, l'homme de la "gauche plurielle", intervient rarement dans le débat public. Lors des législatives de juin 2022, il avait soutenu la candidate socialiste Lamia El Aaraje, présente lors du tractage, contre la candidate officielle de l'alliance de gauche Nupes Danielle Simonnet.

"Jospin c'est la gauche d'avant. On pourrait demander à Raphaël Glucksmann s'il a prévu de distribuer des tracts avec François Hollande aussi", a ironisé mercredi le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard.

Mais Jean-Luc Mélenchon, qui a été ministre sous Lionel Jospin, utilise souvent un ton élogieux pour parler de son ancien Premier ministre. Ce dernier "aurait changé l'histoire de la gauche et de la France" s'il avait été élu président en 2002, estime ainsi le leader insoumis.

Article original publié sur BFMTV.com