Les États-Unis apposent leur veto à l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU

Les États-Unis, alliés de longue date d'Israël, ont opposé ce jeudi 18 avril au Conseil de sécurité de l'ONU leur veto à un projet de résolution destiné à accorder à la Palestine le statut de membre de plein droit des Nations unies, une mesure qui serait revenue à reconnaître l'existence d'un État palestinien.

Le projet de résolution présentée par l'Algérie qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).

Washington estime que la création d'un État palestinien indépendant doit découler de négociations directes avec Israël et non pas être mise en oeuvre à l'ONU, où les États-Unis ont pour tradition de protéger l'État hébreu.

Statut d'observateur

Les Palestiniens disposent actuellement du statut d'observateur aux Nations unies - une reconnaissance de facto de l'existence d'un État palestinien -, accordé par l'Assemblée générale de l'ONU en 2012.

Toutefois, le statut de membre de plein droit est attribué seulement si le Conseil de sécurité puis les deux tiers de l'Assemblée générale l'approuvent. Pour être adopté, tout texte doit être approuvé par au moins neuf des 15 membres du Conseil de sécurité et ne pas faire l'objet d'un veto de la part d'un des cinq membres permanents - États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine.

Ces nouveaux efforts pour faire entrer pleinement la Palestine à l'ONU interviennent alors que la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas est entrée dans son septième mois. L'État hébreu continue par ailleurs d'étendre ses colonies en Cisjordanie occupée.

"Honte éternelle"

"Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l'injustice historique subie par des générations de Palestiniens", a encore plaidé jeudi devant le Conseil Ziad Abu Amr, haut responsable de l'Autorité palestinienne.

"Un échec à agir serait une erreur grave et impardonnable. Ne pas se réveiller aujourd'hui serait permettre la poursuite de l'injustice et de l'impunité, une honte éternelle", a lancé juste avant le vote l'ambassaeur algérien Amar Bendjama.

Le dernier veto à l'adhésion d'un État à l'ONU date de 1976, quand les Américains avaient bloqué l'entrée du Vietnam.

Article original publié sur BFMTV.com