La Turquie restreint ses échanges commerciaux avec Israël

Sous la pression des partis d’opposition, mais aussi de son ancien allié islamiste du YRP et de son électorat, le gouvernement islamo-nationaliste turc a annoncé, lundi 8 avril, des mesures de restrictions dans ses échanges commerciaux avec Israël, rapporte le média en ligne T24.

Une liste de 54 produits désormais interdits d’exportation vers Israël a ainsi été publiée par le ministère du Commerce. Une partie des produits concernés sont susceptibles d’être détournés pour un usage militaire, mais la plupart concernent des matériaux et engins de construction pouvant être utilisés dans les colonies israéliennes. Le ministère a précisé que ces interdictions resteraient en vigueur “jusqu’à ce qu’Israël annonce un cessez-le-feu à Gaza et lève les limites et les interdictions sur l’acheminement de l’aide internationale”, rapporte T24.

Appels au boycott

Les révélations de journalistes turcs sur les liens commerciaux entre Israël et des entreprises appartenant à des proches du pouvoir, alors que les appels au boycott économique se multiplient dans le pays depuis six mois, avaient ulcéré une partie de l’opinion.

L’agence de presse officielle Anadolu, tout comme la présidence de la République, avait publié des messages expliquant tour à tour que les exportations vers Israël avaient baissé en volume et n’incluaient pas de matériel militaire, sans parvenir à convaincre l’opinion.

Samedi 6 avril, une manifestation à Istanbul critiquant le pouvoir et réclamant la fin de ces échanges commerciaux avait été violemment réprimée par les forces de l’ordre, entraînant une tempête de réactions et de débats sur les réseaux sociaux dans le camp des conservateurs et des islamistes, soutiens traditionnels du pouvoir. “Nous avons gagné, notre lutte a été victorieuse !” s’est félicité, mardi 9 avril sur le réseau X, le groupe à l’origine de la manifestation.

De son côté, le ministre du Commerce israélien a réagi en dénonçant “le soutien de la Turquie aux assassins du Hamas” et une “violation unilatérale des accords commerciaux”, et en promettant des “mesures de rétorsion”, rapporte le quotidien Cumhuriyet.

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