Guerre au Soudan : « À El-Fasher, nous craignons un massacre d’ampleur semblable à El-Geneina »

Dégâts des incendis à l'école Imam al-Kazem, un site de rassemblement de déplacés internes à El Geneina.   - Credit:2023 Roots for Human Rights et surveillance des violations
Dégâts des incendis à l'école Imam al-Kazem, un site de rassemblement de déplacés internes à El Geneina. - Credit:2023 Roots for Human Rights et surveillance des violations

Le 24 avril 2023, neuf jours après que la guerre a éclaté entre les troupes régulières des Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), la capitale du Darfour-Occidental, El-Geneina, s'embrasait. « Les FSR et les milices alliées ont mené une campagne systématique visant à expulser, notamment en tuant, les habitants de l'ethnie massalite », résume un rapport exhaustif de Human Rights Watch publié ce jeudi 9 mai. Ce document précise qu'El-Geneina abritait, à l'époque, « une population ethniquement mixte d'environ 540 000 personnes ». Le nombre total de morts demeure inconnu, bien qu'un groupe d'experts de l'ONU donne une fourchette de 10 000 à 15 000 victimes.

Pour Human Rights Watch, le nettoyage ethnique à l'encontre des Massalits et des autres populations dites « non arabes » ne fait toutefois aucun doute. « [Les combattants des FSR et les milices alliées] leur ont dit de partir, que la terre ne leur appartenait plus, qu'elle serait “nettoyée” et deviendrait “la terre des Arabes” », détaille l'enquête qui se concentre sur les massacres perpétrés entre fin avril et novembre 2023, à El-Geneina et à Ardamata, une banlieue nord de la ville abritant une garnison des FAS. Entretien avec le chercheur Jean-Baptiste Gallopin, coauteur du rapport.

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