Gaza: Netanyahu juge que le plan de Biden pour un cessez-le-feu est "incomplet"

La perspective d'un cessez-le-feu à Gaza et d'un accord sur les otages entre Israël et le Hamas va-t-elle s'éloigner? Alors que Joe Biden a annoncé ce vendredi 31 mai qu'Israël avait proposé une feuille de route comprenant un retrait des zones habitées de Gaza pour six semaines et la libération des otages, Benjamin Netanyahu a affirmé ce lundi qu'il y avait des lacunes dans cette proposition selon un porte-parole de son gouvernement.

"La proposition présentée par le président Biden est incomplète", a déclaré le porte-parole, David Mencer, citant des propos du Premier ministre.

Benjamin Netanyahu a également estimé que "la guerre cesserait dans le but de récupérer les otages" avant la tenue de nouvelles discussions sur la manière de parvenir à l'objectif de guerre d'éliminer le Hamas.

Il a également affirmé sur X qu'ils "n'abandonneront pas les objectifs de la guerre, en premier lieu l’élimination du Hamas".

"Les allégations selon lesquelles nous avons accepté un cessez-le-feu sans que nos conditions soient respectées sont incorrectes", a-t-il déclaré dans un communiqué séparé envoyé par son bureau.

Selon Joe Biden, la première phase de ce plan en trois étapes, soutenu par le Qatar et l'Égypte, serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des "zones habitées de Gaza" pour une durée de six semaines. Le plan prévoirait aussi que des Palestiniens détenus par Israël soient libérés.

Deux ministres menacent de démissionner en cas de cessez-le-feu

Si le bureau du Premier ministre israélien avait indiqué vendredi que "le gouvernement est uni dans son désir de ramener nos otages aussi vite que possible", il avait aussi affirmé que "la guerre ne s'arrêtera pas tant que tous ses buts ne sont pas atteints".

Soit la destruction complète du Hamas avec qui Tsahal est en guerre depuis les attaques du 7 octobre en Israël. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce lundi un nouveau bilan de 36.479 morts dans la bande de Gaza, bombardée sans relâche par l'armée israélienne.

Alors que des milliers d'Israéliens ont encore manifesté dans la rue ce samedi pour exhorter leur Premier ministre à parvenir à un accord sur la libération des otages, deux ministres issus des rangs de l'extrême droite ont menacé de quitter le gouvernement de coalition en place en cas d'un cessez-le-feu.

"Nous sommes arrivés à un carrefour où l’État d’Israël doit choisir entre une victoire décisive et une défaite dans la guerre et l'humiliation", a ainsi déclaré le ministre des Finances Bezalel Smotrich.

Avant d'ajouter: "L’acceptation de l’accord qui est sur la table signifie sans équivoque agiter un drapeau blanc et accorder la victoire au Hamas."

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a quant à lui assuré que si Benjamin Netanyahu signait un "accord irresponsable", son parti "briserait le gouvernement".

De son côté, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a déclaré que le gouvernement israélien ne pouvait "ignorer l'important discours de M. Biden". Il a rappelé qu'il s'engageait à soutenir le Premier ministre pour parvenir à un accord sur les otages si ses alliés d'extrême droite quittaient le gouvernement.

Les négociations menées par l'entremise des États-Unis, de l'Egypte et du Qatar piétinent depuis l'instauration d'une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de dizaines d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël et une augmentation des livraisons d'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée.

Le 6 mai dernier, le Hamas avait accepté une proposition similaire à celle présentée par Joe Biden mais Israël l'avait rejetée.

Article original publié sur BFMTV.com