Israël : deux ministres menacent de quitter le gouvernement si Netanyahu accepte un cessez-le-feu

Deux ministres issus des rangs de l'extrême-droite ont menacé de quitter le gouvernement de coalition en place dans le cas où le Premier ministre accepterait le retrait de toutes ses troupes militaires de Gaza pour six semaines.

Une partie de l'extrême droite israélienne menace de quitter la coalition de Benjamin Netanyahu si ce dernier accepte l'accord de cessez-le-feu proposé par les États-Unis. Vendredi 31 mai, Joe Biden a présenté un nouvel accord "global" à Gaza au huitième mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Ce plan soutenu par le Qatar et l'Égypte prévoit un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza pour une durée de six semaines et la libération de Palestiniens détenus par Israël. Cela en contrepartie de la libération des otages enlevés durant les attaques du 7 octobre et retenus à Gaza surtout les femmes et les malades.

Cette annonce est très loin de faire l'unanimité au sein même du gouvernement en place, constitué d'une coalition de plusieurs partis d'extrême-droite dont le Likoud, le Parti religieux ou encore Judaïsme unifié de la Torah.

Deux ministres, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, issus de ces rangs ont même mis en jeu leur démission dans le cas où Benjamin Netanyahu accepterait ce cessez-le-feu à ces conditions.

"Nous sommes arrivés à un carrefour où l’État d’Israël doit choisir entre une victoire décisive et une défaite dans la guerre et l'humiliation", a ainsi déclaré Bezalel Smotrich lors d'un point presse, dans des propos repris par Times Of Israël.

Et le ministre d'ajouter: "l’acceptation de l’accord qui est sur la table signifie sans équivoque agiter un drapeau blanc et accorder la victoire au Hamas."

En revanche, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, et le président Isaac Herzog ont soutenu ce proposition de cessez-le-feu.

Malgré les protestations de la communauté internationale qui s'inquiète pour les civils à Rafah, l'armée israélienne, dont les forces ont progressé cette semaine jusqu'au centre de cette ville frontalière de l'Egypte, y ont poursuivi leur offensive. Les opérations se concentrent dans l'ouest de la ville, dans le quartier de Tal al-Sultan, où des habitants ont signalé des raids aériens, des tirs de chars et des mouvements de véhicules militaires.

Comme le rappelle la BBC, Benjamin Netanyahu a indiqué qu'il n'y aurait pas de trêve permanente dans la bande de Gaza tant que les capacités militaires et gouvernementales du Hamas ne seraient pas détruites et que tous les otages seraient libérés. Pour sa part, Joe Biden a demandé au gouvernement israélien de résister aux "pressions" des partisans d'un conflit "sans fin".

À plus long terme, le président américain a évoqué une normalisation des relations d'Israël avec l'Arabie Saoudite et son inscription dans un "réseau de sécurité régional". Il a également parlé d'un grand programme de reconstruction à Gaza où les civils, selon lui, vivent aujourd'hui "un enfer", ainsi que du droit des Palestiniens à "l'auto-détermination".

Joe Biden, qui n'avait jusqu'ici jamais esquissé de feuille de route aussi complète, a évoqué un "moment décisif", mais reconnu que "rien n'était simple."

Article original publié sur BFMTV.com