Malgré les chiffres officiels, Mélenchon estime que l'antisémitisme est "résiduel" en France

Le fondateur de LFI est revenu dans une note de blog publiée dimanche 2 juin sur le passage de Benjamin Netanyahu sur LCI trois jours plus tôt. Il y a notamment contesté le bilan des institutions juives et du gouvernement concernant la hausse des actes antisémites en France.

Paroles contre chiffres. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a publié ce dimanche 2 juin une note de blog intitulée "Netanyahu à la télé : la déchéance de l’officialité", consacrée notamment à l'interview du dirigeant israélien sur LCI, jeudi 30 mai.

Dans cet article, il estime que "l'antisémitisme reste résiduel en France", en dépit des chiffres faisant preuve d'une explosion d'actes antisémites depuis les attaques du Hamas du 7 octobre.

"Contrairement à ce que dit la propagande de l'officialité, l'antisémitisme reste résiduel en France. Il est, en tous cas, totalement absent des rassemblements populaires", écrit Jean-Luc Mélenchon.

Mais "le rayon paralysant abusif de l'accusation d'antisémitisme est désormais sans effet", argue Jean-Luc Mélenchon.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France a rapporté en janvier 2024, une forte augmentation des actes antisémites en France -multipliés par quatre en un an-, passant de 436 en 2022 à 1.676 en 2023, avec une "explosion" après le 7 octobre.

Les actes antisémites ont bien flambé en France au premier trimestre 2024, selon des chiffres du gouvernement, qui a fait état de "366 faits antisémites" recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.

Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon revient notamment sur la sanction visant le député LFI de Marseille Sébastien Delogu qui a été exclu de l'Assemblée nationale après avoir brandi un drapeau palestinien et les polémiques qui ont suivi. Il s'était dit fier de ce geste.

Pour le triple candidat à la présidentielle, les accusations d'antisémitisme contre le député insoumis David Guiraud, qui avait qualifié Meyer Habib de "porc" et de "cochon", sont également "caricaturales".

Concernant l'interview du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu du jeudi soir sur LCI, il dénonce une "déchéance de l'officialité" et un manque de condamnations de cet entretien accordé au responsable de ce que les Insoumis appellent un "génocide" à Gaza.

"On avait pourtant observé dans un passé récent une émotivité à vif à propos des événements du 7 octobre", écrit par ailleurs le fondateur de LFI.

Les Insoumis avaient créé la polémique après le 7 octobre à cause de leur réaction aux attaques sans précédent menées par le Hamas en Israël.

Beaucoup, y compris dans leur propre camp, ont reproché un manque de compassion pour les victimes dans ce communiqué, qui qualifiait également l'attaque du mouvement islamiste "d'offensive armée de forces palestiniennes".

"Faites un test de sensibilité comparée: essayez de comparer le martyre de Gaza et celui du ghetto de Varsovie, fusse de loin, et vous verrez vite la différence de capacité", écrit enfin Jean-Luc Mélenchon sur son blog.

En mars, le patron des communistes Fabien Roussel avait établi un parallèle entre les deux situations, avant de dire "regretter" une comparaison qui n'avait "pas lieu d'être.".

Article original publié sur BFMTV.com