Les scientifiques français mettent en garde contre le danger de l’extrême droite

Alors que l’extrême droite est en passe de devenir la principale force politique en France après le vote de dimanche [30 juin], les scientifiques s’inquiètent de ce qu’ils considèrent comme une ‘grave menace’ pour leur pays.” Des États-Unis, la revue spécialisée Science s’intéresse à ce qui se passe de ce côté de l’Atlantique.

Elle a interrogé plusieurs chercheurs, et tous redoutent l’accession au pouvoir du Rassemblement national (RN), dont “les idées ne sont pas compatibles avec la pratique scientifique, qui est ouverte au monde, aux autres et curieuse de ce que nous ne connaissons pas”, selon Joachim Claudet, directeur de recherche au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement.

Il est déjà compliqué d’obtenir des visas pour les étudiants et les chercheurs étrangers”, constate de son côté Catherine Pélachaud, informaticienne et directrice de recherche au CNRS. Science précise que “ses collègues viennent de pays comme l’Algérie, la Chine, le Japon ou la Russie, et la mise en place de politiques plus restrictives pourrait avoir des conséquences directes sur leurs travaux”. La chercheuse confie : “Nous avons tous peur.”

Pas de science dans le programme de Bardella

En outre, la revue américaine fait le constat qu’aucune mention concernant la politique de recherche n’apparaît dans le programme de Jordan Bardella, et souligne que les observateurs indiquent que de nombreux hommes politiques d’extrême droite se méfient de la science et la méprisent.

Ainsi, les chercheurs interrogés estiment qu’un gouvernement RN rendrait plus difficiles le financement et la réalisation de certains types de travaux de recherche ou la prise de décisions politiques fondées sur des preuves solides.

Science se fait également le relais des tribunes, lettres ouvertes de chercheurs et communiqués officiels d’organisations scientifiques appelant à se mobiliser contre l’extrême droite. Mais certains craignent que ces déclarations soient contre-productives.

“Chercheurs et scientifiques sont parfaitement conscients qu’un gouvernement RN serait dommageable [à la recherche], déclare une personne haut placée dans une université, qui s’exprime sous couvert d’anonymat. Au mieux, [ces prises de position] sont lues par d’autres scientifiques et n’ont donc aucune portée. Au pire, cela irrite les électeurs proches du RN, qui y voient une forme de mépris des ‘intellectuels’ à l’égard des gens moins diplômés.”

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