Raid israélien sur le consulat iranien à Damas: «L’attente d’une riposte est déjà une réponse»

Depuis la frappe attribuée à Israël qui a détruit l'ambassade d'Iran à Damas la semaine dernière et tué sept personnalités des Gardiens de la révolution, la tension ne cesse de croître dans la région. La Jordanie, l'Irak ou encore l'Égypte condamnent l'attaque, et l’Iran a promis une riposte. Mais où et quand ? Entretien avec Hasni Abidi, directeur du centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève.

RFI : Les Gardiens de la révolution ont déjà annoncé deux fois, depuis l’attaque de son ambassade à Damas qu’Israël serait puni. Mais la riposte n’a toujours pas eu lieu. Pourquoi ?

Hasni Abidi : Les Iraniens nous ont toujours habitué à un certain un calcul, à la fois du temps et de l'espace. Leur retenue est légendaire. Ils choisissent les lieux, ils choisissent aussi le temps. Généralement, les réponses sont proportionnelles à la perte. On l'a vu avec l'assassinat de général Qassem Soleimani en Irak. Les Iraniens ont alors donné le feu vert à toutes les milices de la région, notamment en Irak, pour riposter.

En outre, cette attente est déjà est une réponse de l’Iran. Elle provoque un engagement américain très important. Les États-Unis appellent tous leurs alliés dans la région à intervenir et à demander aux Iraniens d'œuvrer pour une désescalade. Il y a aussi cette tension qui règne en Israël. C'est déjà un front d’ouvert aujourd'hui par les Iraniens sans que ces derniers aient entamé la riposte.

Les renseignements américains ont prédit que la riposte iranienne prendrait la forme de l’envoi d’un missile en Israël directement depuis l’Iran. Les États-Unis ont-ils peur d’une régionalisation du conflit ?


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