Présidentielle 2022 : comment le revenu universel se réinvite dans la campagne

Photo d'illustration (Getty Images/iStockphoto)

Cette mesure phare du programme de Benoît Hamon en 2017 se réinvite sous différentes formes dans les programmes de plusieurs candidats à la présidentielle.

C'était la mesure emblématique du programme de Benoît Hamon. Le versement d'un revenu universel d'environ 600 euros, pour tous les adultes entre 18 ans et l'âge de la retraite, à condition d'avoir son indépendance fiscale et ne plus être rattachés à la feuille d’impôt de ses parents et de gagner moins de 1,9 fois le salaire minimum (Smic) mensuel, soit 2 812 euros brut, ou 2 185 euros net.

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L'idée a depuis fait son chemin, étant notamment testée en Finlande et dans d'autres pays suite à la crise du Covid. Elle fait également son retour dans une campagne présidentielle, l'idée étant en partie reprise par certains candidats, à destination des jeunes.

À quelques semaines du premier tour de l'élection 2022, si les propositions des candidats restent loin de l'idée d'origine développée par Benoît Hamon en 2017, le principe d'un revenu sans contrepartie, à destination des jeunes, en séduit plusieurs.

Philippe Poutou

C'est le candidat qui est le plus proche de l'idée d'origine de Benoît Hamon. Pour Philippe Poutou, il ne faut pas "un revenu en dessous de 1800 euros nets, car c’est ce qui est nécessaire pour que celles et ceux qui travaillent, sont malades, au chômage, retraités ou en formation, puissent vivre décemment". Philippe Poutou veut étendre ce revenu d'autonomie aux 16-25 ans.

Jean-Luc Mélenchon

Plutôt qu'un revenu pour tous dont il critiquait en 2017 l'aspect universel, "Le revenu universel, ça veut dire que tout le monde le touche, du jeune homme ou de la jeune fille qui a le RSA à Monsieur Dassault", Jean-Luc Mélenchon souhaite cibler les jeunes, particulièrement ceux qui doivent travailler en parallèle de leurs études.

Le candidat de l'Alliance citoyenne propose d'instaurer une allocation d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans. D'une durée de trois ans et d'un montant de 1 063 euros, elle serait versée sous réserve d’une formation qualifiante et sous conditions de ressources. La mesure ciblerait les jeunes "qui sont en fac et autonomes de leurs parents" ou en lycée professionnel.

Fabien Roussel

Le candidat communiste propose également un revenu qui ciblerait les jeunes. Fabien Roussel veut ouvrir le revenu de solidarité active aux moins de 25 ans, "pour répondre à l’urgence immédiate, le temps de créer ces filières, de réindustrialiser, d’ouvrir ces prérecrutements". "Mon ambition pour le pays, ce n’est pas de proposer le RSA comme horizon aux jeunes", relativise-t-il pour autant.

Le candidat veut également la création d'un revenu étudiant de 850 euros par mois qui a pour objectif, à l'instar du programme de Jean-Luc Mélenchon de mettre fin au salariat étudiant, "première cause d'échec à l'université".

Yannick Jadot

L'idée fait aussi des émules chez les écologistes. Yannick Jadot propose la création d'un revenu citoyen d'un montant de 740 euros, versé automatiquement dès 18 ans pour "garantir que personne ne vive avec moins de 918 euros grâce à un revenu de base relevé à 740 euros"; le revenu qui sera cumulé avec les allocations logements et la prime d’activité.

Anne Hidalgo

La candidate socialiste propose, de deux manières différentes, de ressusciter le revenu universel, à l'adresse des jeunes. D'une part en attribuant une dotation en capital de 5 000 euros à chaque jeune à l’âge de 18 ans pour lui permettre de financer des projets professionnels et personnels.

D'autre part en créant un "minimum jeunesse" ouvert aux plus de 18 ans sous conditions de ressources : un droit qui sera assorti d’un accompagnement garanti" vers l’emploi.

Christiane Taubira

La candidate issue de la primaire populaire cible également les jeunes, en visant l'extension du RSA aux jeunes sans ressources dès l'âge de 18 ans. L'extension du RSA qui est aujourd'hui d'un montant de 565,34€ pour une personne seule, viserait à "sortir les jeunesses défavorisées de la précarité". Un RSA qui serait réévalué à 800 euros, y compris pour les jeunes.

Valérie Pécresse

Une idée qui fait aussi des émules à droite. La candidat des Républicains propose de remplacer le contrat d'engagement par un "revenu jeune actif (RJA)". Il sera attribué aux jeunes qui acceptent de se former dans des métiers en tension qui recevront en contrepartie une rémunération de 670 euros par mois. Objectif de cette proposition, "dynamiter" l’apprentissage.

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