Retraite : ce que proposent les candidats à l'élection présidentielle 2022

Depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, la retraite est un sujet qui tend particulièrement les négociateurs sociaux qui élèvent régulièrement la voix. (THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)

À quelques semaines du premier tour de l'élection présidentielle, les candidats commencent à s'emparer du sujet très important qu'est la retraite. Âge de départ, montant minimal, financement des mesures... que proposent-ils ?

C'est un sujet incontournable lors de chaque élection présidentielle : les retraites. Il s'agit en effet d'une question qui suscite de nombreux débats et est remise en cause lors de chaque nouveau mandat présidentiel. Un thème aux allures de marqueur politique fort pour les candidats qui comptent bien sur ce chantier explosif pour convaincre de nombreux électeurs. Grand projet du quinquennat d'Emmanuel Macron, la réforme des retraites promise par le chef de l'État a subi un coup d'arrêt en mars 2020 avec l'apparition du Covid-19 et de la crise sanitaire mais l'été dernier, mais le président a confirmé qu'il souhaitait toujours reformer le système de retraites à condition que l'épidémie soit sous contrôle.

  • Emmanuel Macron

La réforme des retraites fait partie "des réformes prioritaires" du programme d'Emmanuel Macron, a indiqué Gabriel Attal ce jeudi 10 mars. Jugée "indispensable" par le président lui-même lors d'un long entretien accordé à TF1 au mois de décembre dernier, cette réforme des retraites permettrait de fixer le montant minimum des pensions de retraites à 1100 euros par mois. Le président sortant veut toujours mettre en place le régime de retraite le plus universel possible et souhaite allonger progressivement l'âge de départ à 65 ans, contre 62 actuellement.

Gabriel Attal a également confirmé sur RTL la "suppression des principaux régimes spéciaux, par exemple de la RATP ou d'EDF, comme on l'a fait pour la SNCF pour les nouveaux entrants", tout en soulignant qu'il y aura une discussion avec les syndicats.

  • Marine Le Pen

Initialement, la candidate du RN défendait la retraite à 60 ans avec 40 annuités pour tout le monde mais elle est finalement revenue sur sa décision. Le 7 février, elle a annoncé qu'elle souhaitait que le départ soit progressif en fonction de l'âge d'entrée dans la vie active. "Pour ceux qui ont commencé tôt, c'est-à-dire entre 17 ans et 20 ans, un départ" à la retraite sera possible "à 60 ans" avec une retraite pleine, a affirmé la candidate d'extrême droite. Elle veut également garantir une pension minimale à 1 000 euros mensuels pour les retraites à temps plein.

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  • Jean-Luc Mélenchon

L'abaissement de l'âge légal de départ à la retraite est l'une des mesures phare du candidat LFI. Comme c'était le cas entre 1982 et 2011, il souhaite que l'âge de départ à la retraite soit baissé à 60 ans pour les salariés ayant cotisé pendant 40 ans. Toute carrière qui aura des annuités complètes donne lieu à un minimum retraite d'un montant équivalent au smic qui sera revalorisé à 1 400 euros nets par mois. Pour ceux n'ayant pas exécuté une carrière complète, Jean-Luc Mélenchon veut leur assurer une retraite au-dessus du seuil de pauvreté, c'est-à-dire au moins 1113 euros.

Pour financer cette réforme, il envisage de supprimer le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), cet avantage fiscal pour les entreprises mis en place par François Hollande qui ferait économiser 20 milliards d'euros, soit le coût du financement de ce système de retraite qui est la mesure la plus chère de son programme.

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  • Éric Zemmour

Éric Zemmour veut repousser l'âge de la retraite à 64 ans progressivement jusqu'en 2030. Afin d'empêcher les licenciements des seniors, il souhaite également mettre en place un système de bonus-malus pour les entreprises qui gardent ou non des employés âgés de plus de 55 ans. L'âge de départ à la retraite pourra en revanche être modulé "pour les gens qui ont commencé très jeunes, ou ceux qui ont des métiers vraiment durs" a affirmé le candidat de Reconquête.

  • Yannick Jadot

Le candidat EELV ne veut pas reporter l'âge légal de départ à la retraite mais il souhaite permettre à "toutes celles et ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite". Il justifie cette mesure par les inégalités d'espérance de vie en bonne santé entre les différents corps de métier. Yannick Jadot a aussi déclaré qu'aucun retraité ne devait vivre en dessous du seuil de pauvreté, qui s'élève actuellement a 1113 euros par mois et par personne en 2022.

  • Valérie Pécresse

La candidate LR veut progressivement retarder l'âge de départ en retraite à 65 ans d'ici 2030 pour pouvoir réaliser une économie de 16 milliards par an dès 2027. Comme Éric Zemmour, elle évoqué la possibilité de mettre en place des exceptions liées à la pénibilité du travail et aux carrières longues. Comme Jean-Luc Mélenchon, elle souhaite une pension minimale équivalente à un smic net et enfin comme Emmanuel Macron, elle souhaite mettre fin aux 42 régimes spéciaux.

  • Fabien Roussel

Fabien Roussel propose quant à lui de fixer le seuil du montant de la retraite à 1 200 euros net par mois et assure qu'"une loi rétablira la retraite à 60 ans, à taux plein" pour une carrière complète allant de 18 à 60 ans. Le candidat communiste veut baisser l'âge légal de la retraite à 60 ans à taux plein, dès 37,5 années de cotisations comprenant les années d'études et la pénibilité. "L'allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d'allonger le temps de travail", justifie-t-il. Avec la loi qu'il compte instaurer, il veut permettre "des départs anticipés à la retraite pour les personnes exerçant des métiers pénibles ou ayant des carrières longues".

  • Anne Hidalgo

L'actuelle maire de Paris souhaite maintenir l'âge de la retraite à 62 ans ainsi que porter le montant net du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros. Elle veillera à ce que "chaque heure travaillée ouvre à cotisation pour la retraite" et veut rétablir les 4 critères de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron pour permettre à ceux qui exercent des métiers difficiles de prendre leur retraite plus tôt. Ces mesures qui seront financées par "l’augmentation généralisée des salaires, le maintien dans l'emploi des 55-62 ans, la lutte implacable contre la fraude et l'optimisation fiscale qui privent les régimes sociaux de ressources précieuses" , indique-t-elle dans son programme.

  • Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan souhaite maintenir l'âge de départ à la retraite à 62 ans et "indexer les retraites à minima sur l'inflation pour augmenter les retraites chaque année de manière juste". Dans son programme, il assure que le financement de cette mesure sera effectuée par "l'augmentation du nombre de cotisants". Le député de l’Essonne prévoit également de supprimer le minimum vieillesse aux retraités étrangers qui n'ont pas assez cotisé en France, qu'ils soient ou non en situation régulière.

  • Nathalie Arthaud

La candidate de Lutte Ouvrière veut instaurer une pension minimale à 2 000 euros par mois pour les retraités. ainsi qu'abaisser l'âge de la retraite à 60 ans.

  • Philippe Poutou

Comme Natalie Arthaud, le candidat du NPA veut abaisser l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans avec un temps de cotisation de 37 annuités, contre 40 aujourd'hui. Pour les métiers les plus pénibles, il souhaite baisser l'âge de la retraite à 55 ans.

  • Christiane Taubira

Si elle n'a pas encore annoncé l'intégralité de ses mesures, Christiane Taubira a déclaré vouloir abaisser l'âge de la retraite à 60 ans. "Nous devrons réformer pour les carrières longues, pour les métiers pénibles, pour les plus vulnérables de notre pays" avait-elle déclaré sur son compte Twitter à la mi-janvier.

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