Le président du conseil exécutif corse juge qu'il n'y aura pas d'autonomie si le RN remporte les législatives

"Si le RN est majoritaire, on sait que ce sera la fin du processus d'autonomie", s'inquiète le président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, invité de France Bleu RCFM ce jeudi 20 juin.

"Le Rassemblement national et les autres partis d'extrême droite se sont ouvertement prononcé contre le processus d'autonomie", explique-t-il.

Pour ces élections législatives anticipées, Gilles Simeoni appelle les Corses à voter pour les candidats du parti autonomiste Femu a Corsica, ou plus globalement pour ceux du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) à l'Assemblée nationale, les "mieux placés, quelle que soit la majorité, pour défendre les intérêts de la Corse".

Une rencontre à venir à l'Élysée

Gilles Simeoni explique par ailleurs qu'Emmanuel Macron a "proposé de (le) recevoir à l'Élysée dans les heures ou jours à venir pour parler du processus d'autonomie".

"Le chef de l'État, en cohérence avec les engagements qu'il a pris, m'a proposé d'être reçu dans les heures ou les jours à venir à l'Élysée, pour que nous parlions du processus d'autonomie. J'y vois le signe que, malgré le tumulte actuel, le président de la République proposera à la prochaine majorité gouvernementale, quelle qu'elle soit, de continuer le processus d'autonomie", détaille-t-il.

En effet, la dissolution a donné un coup d'arrêt à la réforme constitutionnelle promise par Emmanuel Macron l'an dernier devant créer un statut d'autonomie assorti d'un pouvoir normatif pour inscrire la singularité de l'île dans la loi.

Le RN largement en tête aux européennes

Avant le scrutin des élections européennes, dans les colonnes de Corse-matin, Jordan Bardella craignait que cette réforme ne constitue le "marchepied de l'indépendance", rappelle Le Point.

"L'autonomie qui est défendue par un certain nombre de mouvements politiques et les nationalistes aura pour conséquence la fin des garanties sociales, notamment sur la santé, sur l'éducation, alors que la Corse est l'une des régions les plus pauvres de notre pays avec 75.000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté", expliquait le président du Rassemblement national.

En Corse, la liste menée par Jordan Bardella a toutefois obtenu près de 41% des suffrages, contre 13,2% pour celle du camp présidentiel. L'abstention a également été très importante avec 57% des électeurs qui ne se sont pas rendus aux urnes.

Le Nouveau Front populaire, de son côté, n'a pas donné son avis sur la question de l'autonomie. La France insoumise, en 2022, s'y était en revanche dite favorable par l'intermédiaire de Mathilde Panot sur Sud Radio, expliquant que l'on ne peut "pas passer à côté du résultat des urnes" alors que "70% des Corses votent pour les autonomistes".

Article original publié sur BFMTV.com