"Ce n'est pas normal": la colère des électeurs du RN face aux désistements avant le second tour des législatives

Pour de nombreux sympathisants du Rassemblement national, les alliances créées afin de faire barrage au parti d'extrême droite sont "contre-nature."

"On est pris pour des imbéciles." Alors que se profile le second tour des élections législatives anticipées ce dimanche 7 juillet, le dépôt définitif des dossiers pour les candidats encore qualifiés avait pour date limite le mardi 2 juillet à 18 heures. Et selon un décompte du Monde, plus de 220 désistements afin de faire barrage contre le Rassemblement national ont été recensés.

Lundi passé, interrogé sur TF1, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a pointé "une alliance un peu contre-nature entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron" pour dénoncer les désistements. Il a également condamné une "alliance du déshonneur."

Du côté des électeurs d'extrême droite, cette situation ne passe pas du tout non plus. Dans le Var, Jean-Paul critique au micro de BFMTV ce qu'il considère comme une forme de deux poids deux mesures.

"Je ne comprends pas pourquoi on dit qu’on fait barrage au FN (sic) et pas barrage à Mélenchon. C’est contre-nature, les gens feront comme ils veulent", estime-t-il.

Pour Jacky, également électeur du RN, il convient de pointer les tergiversations des candidats encore en lice, initialement ennemis puis devenus alliés de circonstances. "Au début, ils sont tous en guerre, et après comme par hasard ils se réunissent tous. Il ne fallait surtout pas voter pour l’un ou pour l’autre au départ, et puis maintenant ils disent ‘on se réunit pour faire un barrage contre le RN, ce n'est pas normal", insiste-t-il.

Pour sa part, Magali reste plus nuancée et pointe le libre-arbitre des électeurs. "Chacun est libre de faire ce qu’il veut", martèle-t-elle.

"Il n'y a pas à influencer les gens. Les gens votent ce qui leur semble le meilleur pour eux", termine-t-elle.

Dans le détail du décompte de l'AFP, 127 membres du Nouveau Front populaire de gauche ont choisi de se désister, ainsi que 81 candidats de la coalition macroniste Ensemble pour la République. Auxquels s'ajoutent trois députés rattachés au parti de droite Les Républicains et une élue ultramarine sans étiquette.

Souvent sans enthousiasme, les retraits de candidats macronistes ou de gauche ont lieu dans l'écrasante majorité des circonscriptions où au moins trois candidats étaient qualifiés et où le parti lepéniste est en mesure de l'emporter.

Il y avait plus de 4.000 candidats avant le premier tour. Ils seront encore un peu plus de 1.100 dimanche.

Article original publié sur BFMTV.com