Législatives: Berger juge que "Melenchon est l'idiot utile de tous ceux qui ne veulent pas se désister"

L'ancien secrétaire général de la CFDT déplore la stratégie du "ni-ni" entre le RN et LFI prônée par des responsables des Républicains (LR) ou du camp présidentiel avant le second tour des élections législatives ce dimanche 7 juillet.

Laurent Berger met en garde contre tout "accroc dans le désistement républicain" face au Rassemblement national et apporte son "soutien" aux candidats "républicains", de François Ruffin à l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne, dans un entretien accordé lundi 1er juillet à l'AFP.

"Je soutiens tous les candidats et toutes les candidates qui seront dans un duel contre le Rassemblement national. Qu'il s'appelle François Ruffin, je le soutiens. Qu'il s'appelle Boris Vallaud, qu'elle s'appelle Élisabeth Borne...", insiste l'ancien leader de la CFDT qui avait mené l'an dernier la fronde syndicale contre la réforme des retraites portée par l'ancienne Première ministre.

"Je souhaite que M. Aurélien Rousseau [ancien ministre de la Santé et directeur de cabinet de Mme Borne pendant la réforme des retraites, Ndlr] soit élu. Je souhaite que M. Charles de Courson [député centriste sortant, Ndlr] soit élu face au Rassemblement national", poursuit Laurent Berger.

Il faut "éviter un gouvernement du Rassemblement national" qui, "encore une fois attaquera nos valeurs", ajoute-t-il, estimant que la France vit "sans doute le moment de (son) histoire depuis 1945, le plus dangereux en termes de démocratie".

Au sein de la Confédération européenne des syndicats, l'ancien dirigeant syndical, qui a rejoint le Crédit mutuel fin 2023, a vu "les dégâts de M. Orban en Hongrie, les dégâts sociaux et sociétaux". "J'ai vu les dégâts du PiS (Droit et justice, conservateur et eurosceptique, Ndlr) en Pologne", depuis battu, "avec des politiques discriminatoires, des politiques racistes même", dit-il.

"On voit ce que peuvent donner des expériences mêmes comme Mme Meloni en Italie", ajoute-t-il. Laurent Berger, qui souhaite "vivre dans un pays apaisé, démocratique, qui fait attention aux plus fragiles et aux plus en difficulté", assure sortir de sa réserve "pour une seule raison, pour éviter le Rassemblement national".

"Je ne suis pas en train de jouer une carte personnelle, mais il faut comprendre l'instant tragique dans lequel nous nous situons", insiste celui que le leader de Place publique Raphaël Glucksmann avait cité comme un possible Premier ministre.

"Franchement, ce n'est pas le sujet", réplique Laurent Berger. "Je crois que demain, il y a la possibilité que, de M. Ruffin jusqu'aux plus modérés des Républicains, si on veut éviter le Rassemblement national, les gens soient capables de s'organiser" mais "ce n'est pas" à lui de construire cette union.

Laurent Berger estime par ailleurs que le chef de file des Insoumis "Jean-Luc Mélenchon est l'idiot utile de tous ceux qui ne veulent pas se désister".

Il cible ainsi des responsables de la droite LR ou de la majorité qui plaident pour le "ni-ni" entre le RN et LFI, assurant que le leader de La France insoumise serait le Premier ministre, ce que plusieurs responsables du Nouveau Front populaire ont démenti. Et de prévenir que ceux qui ne se désisteront pas "seront en faute morale".

Article original publié sur BFMTV.com