Législatives 2024 : la Russie apporte son soutien au RN avant le second tour des élections

INTERNATIONAL - Deux petites phrases qui valent soutien. En pleine campagne du second tour des élections législatives, le Rassemblement national de Jordan Bardella a eu droit à un nouveau soutien important, venu de la scène internationale.

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Si les liens entre le RN et la Russie de Vladimir Poutine ne sont plus à prouver, la voix du ministère russe des Affaires étrangères a clairement affiché le soutien de son pays pour le parti d’extrême droite français lors d’un point presse ce mercredi 3 juillet.

Andreï Nastasine, directeur adjoint du département de l’information et de la presse auprès du ministère, s’est ainsi prononcé en conférence de presse en faveur du parti lepéniste. Des propos relayés sur le compte Twitter du ministère. « Le peuple français recherche une politique étrangère souveraine qui serve ses intérêts nationaux et une rupture avec le diktat de Washington et de Bruxelles », a-t-il déclaré.

Dans le message posté sur le réseau social figure également la phrase suivante, sans que l’on sache si elle émane de Nastasine ou du compte lui-même : « les responsables français ne pourront ignorer ces profonds changements d’attitude de la grande majorité des citoyens ».

Si de prime abord, le soutien au RN peut être subtil à saisir dans ces déclarations, la photo qui accompagne le message de ce membre du ministère russe permet d’effacer les derniers doutes. Il s’agit en effet d’une photo de Marine Le Pen, au soir du premier tour des législatives anticipées, près d’un pupitre où l’on peut lire l’inscription « L’alternance commence ».

Un soutien qui pourrait presque paraître gênant pour le RN version Bardella, qui a multiplié les prises de position tentant d’éloigner son parti du régime de Moscou ces derniers mois.

Un prêt russe (toujours) encombrant

L’un des derniers exemples en date remonte à trois jours avant le premier tour. Jordan Bardella avait profité du dernier débat télévisé avec le Premier ministre Gabriel Attal et le socialiste Olivier Faure pour assurer qu’il ne laisserait pas « l’impérialisme russe absorber un État allié comme l’Ukraine » et qu’il serait « extrêmement vigilant » face aux « tentatives d’ingérence de la Russie ».

De son côté, le Kremlin avait indiqué suivre de « très près les élections en France », au lendemain du premier tour. « Nous attendons le deuxième tour, mais les préférences des électeurs français sont plus ou moins claires pour nous », avait affirmé lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Conscient de l’enjeu, la Russie avait toutefois reconnu que le résultat du 7 juillet ne permettrait pas de remettre en cause les relations actuelles entre Paris et Moscou, notamment sur le dossier ukrainien.

Ce lien entre RN et Russie prend notamment racine dans un prêt contracté par le parti en 2014 (du temps où il s’appelait encore le Front national) auprès d’une banque tchéco-russe. En septembre dernier, Jordan Bardella avait lui même annoncé que ce prêt avait été remboursé dans son intégralité par le RN, « 60 mois » avant la dernière échéance, prévue pour décembre 2028.

Un moyen pour le RN de faire oublier ce prêt particulièrement encombrant au moment d’aborder les élections européennes et avant de se projeter sur la présidentielle 2027. D’autant que l’eurodéputé RN Jean-Luc Schaffhauser, à l’origine de ce prêt, a été très récemment épinglé par Mediapart pour avoir perçu des milliers d’euros en échange de positions pro-Poutine au Parlement européen.

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