Législatives 2024 : ce que l’on sait (et ce que l’on ignore) du calendrier politique après le second tour

Une démission d’Attal dès dimanche, un gouvernement dans la semaine… les inconnues sont nombreuses. Seule certitude, la date de l’élection du président de l’Assemblée.

Gouvernement, Assemblée, Matignon : ce que l’on sait (ou pas) du calendrier après l’élection (photo de Gabriel Attal prise le 30 juin 2024)
LUDOVIC MARIN / AFP Gouvernement, Assemblée, Matignon : ce que l’on sait (ou pas) du calendrier après l’élection (photo de Gabriel Attal prise le 30 juin 2024)

POLITIQUE - Le nouveau paysage va mettre du temps à se dessiner. Les Français sont appelés à choisir leurs députés dimanche 7 juillet au second tour des élections législatives anticipées, le point d’arrivée de plusieurs semaines rocambolesques sur la scène politique provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale.

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De ce scrutin, souvent qualifié d’historique, découlera une nouvelle donne au Parlement et donc à Matignon puis dans les ministères. Pour y voir plus clair, Le HuffPost vous propose un récapitulatif des dates à retenir selon les différentes hypothèses pour le jour d’après.

De fait, le calendrier est encore flou autour de l’exécutif. Symbole de cette période incertaine, Gabriel Attal botte en touche au sujet de son avenir. « Je me bats pour mes candidats et pour l’élection qui arrive », a-t-il évacué mercredi sur BFMTV, sans s’appesantir sur sa démission ou non après le second tour : « je vous répondrais le 7 juillet au soir, selon le résultat des élections. »

Deux cas de figure. Si le Rassemblement national vient à l’emporter et si Jordan Bardella peut compter sur une majorité absolue de députés au Palais Bourbon, le scénario est clair : tout laisse à penser qu’Emmanuel Macron enverra le président du RN à Matignon, avant les traditionnelles nominations et passations de pouvoir dans les ministères. Alors, les choses peuvent aller relativement vite.

En 1997, lors des élections législatives provoquées par Jacques Chirac, tout a été bouclé en quatre jours. Le Premier ministre de l’époque Alain Juppé a démissionné le lundi 2 juin, lendemain de la déroute de son camp. Lionel Jospin, chef de file des socialistes pendant la campagne a été nommé par le président le même jour. Les deux têtes de l’exécutif ont ensuite travaillé à un gouvernement de cohabitation finalement rendu public mercredi 4 juin. À l’époque, le locataire de Matignon pouvait compter sur 250 députés, 319 avec ses alliés.

Même procédé après le 7 juillet ? Rien n’est mois sûr. Pour les sondeurs, la perspective d’une majorité claire et nette s’éloigne quelque peu pour le Rassemblement national, depuis la vague de désistements et le retour du front républicain. Dans cette hypothèse, la France basculerait dans l’inconnue, et le calendrier risque de s’étirer.

Sans majorité absolue pour quiconque, les discussions et négociations prendront nécessairement du temps. Gabriel Attal pourrait donc prolonger son bail à Matignon, pour quelques jours, voire semaines. Selon L’Opinion, l’Élysée réfléchit ainsi à convoquer un Conseil des ministres en début de semaine (avec l’équipe actuelle) pour notamment procéder à certaines nominations dans la haute administration.

D’autant que le président de la République aime prendre son temps, Jean Castex le sait bien, lui qui avait dû patienter trois semaines avant la nomination de sa successeure Élisabeth Borne en juillet 2022. Dans le cas qui nous occupe, Emmanuel Macron n’est soumis à aucune date butoir pour procéder aux changements rendus nécessaires par la nouvelle donne politique qui émergera de l’Assemblée.

Au Palais Bourbon, la situation se décantera en revanche plus vite. Les nouveaux députés élus se réuniront pour la première fois dans l’hémicycle le jeudi 18 juillet. C’est à cette date, la seule arrêtée dans cette période incertaine, que les 577 parlementaires éliront leur président ou présidente. Ils devront également se réunir en groupe politique, et désigner leurs chefs de file.

Autant d’étapes qui illustreront les nouveaux rapports de force, et les éventuelles alliances ou coalitions de circonstances nouées en coulisses au lendemain du second tour. Il faudra par exemple que les macronistes et le Front populaire s’entendent s’ils veulent éviter l’accession au perchoir d’un élu du Rassemblement national qui, en l’état des projections devrait avoir le groupe le plus important.

Le lendemain, le 19 juillet, les députés désigneront le bureau de l’Assemblée nationale, à savoir les vice-présidents, questeurs et secrétaires. Des postes éminents dont la répartition pourrait là aussi donner des pistes sur les rapports de force. Sans parler du samedi 20 juillet, et de l’élection des présidents de commissions. Celle des Finances s’annonce comme souvent disputée. Le règlement de l’Assemblée indique que le président doit appartenir à un groupe d’opposition (l’insoumis Éric Coquerel jusqu’à la dissolution)… Si tant est que la majorité et son opposition soient clairement définies.

Quoi qu’il en soit, la session dite ordinaire, prévue pour durer 15 jours, s’achèvera début août. Pendant cette période, les députés peuvent en théorie déposer une motion de censure… Et donc renverser le gouvernement en place si son opposition a les voix nécessaires. Dans ce contexte, Emmanuel Macron et les nouvelles forces en présence à l’Assemblée seraient bien avisés d’éclaircir la situation politique avant le 18 juillet. Ce n’est pas une date butoir, mais ça y ressemble.

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