Négociations sur Gaza: Israël renverra ses émissaires à Doha "la semaine prochaine"

Israël renverra "la semaine prochaine" ses émissaires à Doha pour relancer les négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué ce vendredi 5 juillet un porte-parole au bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Israël renverra "la semaine prochaine" ses émissaires à Doha pour relancer les négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué vendredi un porte-parole au bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, faisant état d'"écarts entre les parties".

"Le chef du Mossad (service de renseignements) est rentré il y a peu de temps d'une première rencontre avec les médiateurs à Doha", a rapporté le porte-parole dans un communiqué.

"Il a été décidé qu'une équipe partirait la semaine prochaine pour poursuivre les négociations. Il est souligné qu'il y a toujours des écarts entre les parties", ajoute le texte.

Le Hamas avait dit s'attendre d'ici samedi à une première réponse d'Israël à ses nouvelles "idées" en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où les bombardements et les combats font rage, après bientôt neuf mois de guerre.

Benjamin Netanyahu, avait ordonné jeudi au chef du Mossad de se rendre au Qatar après l'annonce par le Hamas de nouvelles "idées" pour un cessez-le-feu. David Barnea devait notamment y rencontrer Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, le Premier ministre du Qatar.

"Nous attendons une réponse (d'Israël), probablement aujourd'hui (vendredi) ou demain matin (samedi)", a déclaré à l'AFP Oussama Hamdan, un haut responsable du Hamas.

Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte se heurtent jusque là aux exigences des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens - qui ont connu une brusque intensification jeudi - entre l'armée israélienne et le Hezbollah à la frontière nord d'Israël avec le Liban.

Une délégation du Hamas a rencontré vendredi au Liban le chef du mouvement islamiste libanais, Hassan Nasrallah, pour discuter de la situation sur le terrain et des négociations à venir, a indiqué vendredi à l'AFP un responsable du mouvement palestinien.

La guerre à Gaza alimente aussi une flambée des violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi la mort de sept Palestiniens dans un raid israélien à Jénine, dont quatre "combattants" et un "commandant" du Hamas, selon le mouvement islamiste.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur le territoire palestinien qui a fait jusqu'à présent 38.011 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Après avoir progressé depuis le nord, l'armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, ville du sud de Gaza frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme la dernière étape de la guerre.

Mais les combats ont repris dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza (nord), où l'armée mène une opération terrestre appuyée par des bombardements depuis le 27 juin.

Vendredi, de nouveaux combats ont opposé à Choujaïya soldats israéliens et combattants palestiniens, selon une source du Hamas. Des témoins ont aussi signalé des tirs d'artillerie israéliens et des frappes aériennes meurtrières à Khan Younès (sud) et à Rafah, où se déroulaient des combats au sol.

Au total, 1,9 million de Gazaouis, 80% de la population, sont à présent déplacés, selon l'ONU, à travers le territoire assiégé et menacé de famine. L'Organisation mondiale de la santé a averti vendredi que le manque de carburant, récurrent depuis le début de la guerre, faisait courir un risque "catastrophique" au système de santé de Gaza, confronté à un afflux massif de malades et blessés.

Les livraisons fin juin de carburant pour l'approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées "n'ont couvert que 10% des besoins quotidiens", a aussi alerté le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). "Au moins la moitié des puits d'eau encore fonctionnels dans la bande de Gaza ont temporairement cessé de pomper de l'eau".

Article original publié sur BFMTV.com